Les voies de la nature [BakuDeku]

Chapitre 23 : un début de quelque chose

- Tu es sûr que ça va ?

- Mais oui. Ne t'inquiète pas Ochaco.

Malgré l'inquiétude plus que flagrante de la jeune femme à son égard, le jeune daguet ne lâcha pas l'affaire. Enfin et après une grande insistance, la pouliche finit par se laisser convaincre. Elle se redressa donc en expirant doucement, sa queue fouettant ses pattes, signe de son anxiété malgré tout présente.

- Si tu as le moindre soucis...

- Je sais Ochaco. Merci.

La femelle lui accorda un sourire tiraillé par la crainte. A nouveau, son regard se porta sur le haut de son crâne. Patient, Izuku la laissa l'observer sous toutes les coutures pour la millième fois afin de s'assurer de son bon état de santé.

Enfin, elle accepta de laisser le jeune daguet. Ce dernier ne put retenir un profond soupir de soulagement lorsqu'elle eut disparu dehors. Maintenant qu'il était seul, Izuku pouvait se détendre pour de bon.

Lorsque ses épaules se relâchèrent, le daguet se rendit compte d'à quel point tout son corps avait été tendu à l'extrême juste pour réussir à les convaincre qu'il allait bien. C'était bien trop d'inquiétude pour pas grand-chose.

Même s'il était reconnaissant à Ochaco et à Toru d'avoir pris le temps de s'occuper de lui durant tout le reste de l'après-midi, le jeune daguet avait bien besoin d'un peu de calme. D'un vrai moment de calme. Le trop-plein d'émotion l'avait vidé de toutes ses forces.

A cela, on devait également ajouter le défilé incessant de centaures venu demander de ses nouvelles.

Izuku n'avait pas pu les laisser dehors alors qu'il était au cœur de leur préoccupation. Sur sa demande, Tenya les avait donc laissé rentrer pour qu'Izuku puisse les rassurer un à un. Cependant, il devait bien admettre que maintenant, il avait juste envie d'aller dormir bien au chaud dans son lit de paille.

Izuku se releva en soupirant et étira doucement ses pattes une à une. Il avait encore un très léger problème d'équilibre, mais rien de bien grave. D'ici un ou deux jours, le daguet allait pouvoir à nouveau crapahuter tranquillement.

Le guérisseur expira profondément en creusant son dos pendant qu'il faisait craquer ses muscles. Ha. Qu'est-ce que cela faisait du bien ! Même si ce n'était pas nécessaire, les filles avaient tenu à ce qu'il reste cloué au sol sans bouger. Une telle chose n'était pas habituelle pour le jeune daguet, plus prompt à sautiller et à se dégourdir les pattes à la moindre occasion.

Même Toru avait refusé qu'il lui parle du rêve qu'il avait fait il y a deux jours. Et pourtant, vu la flamme excitée qui avait dansé dans ses pupilles à l'entente de ces mots, cela n'avait pas été chose aisée. Mais elle avait réussi à s'en tenir à sa décision.

Pourtant, Izuku aurait bien aimé discuter des messages potentiellement cachés au sein de son songe. Si le daguet se doutait déjà de sa réponse, il restait persuadé que ce n'était pas une simple rêverie venue lui annoncer la chute de ses bois. Même si les deux évènements étaient très proches, Izuku ne voulait pas croire qu'il ne s'agissait que de ça. Il y avait autre chose. Il le sentait dans ses pattes, pourtant imperturbable depuis son réveil.

Enfin. Tant qu'il ne se sera pas « remis », Toru n'allait rien vouloir entendre...

Pourquoi tant d'émotions pour si peu ?! Même Katsuki avait eu un comportement bizarre aujourd'hui !

Si Izuku pouvait comprendre que même son cœur de pierre pouvait s'inquiéter de découvrir l'un de ses compagnons blessés, c'était bien plus surprenant de le voir prendre soin de quelqu'un. Surtout de lui. Il avait presque réussi à faire preuve de calme, c'est pour dire. A vrai dire, Izuku n'avait jamais pensé qu'un homme aussi musclé et violent que lui puisse être capable de douceur. Même ses grandes mains, abimées par les combats et le travail, n'avaient plus eu l'air aussi menaçantes. Katsuki pouvait donc se montrer capable de douceur quand il voulait. Qui l'eut cru ?