Les voies de la nature [BakuDeku]

Chapitre 13 : le solstice

- Allt verður í lagi Izuku.

Si le jeune daguet ne comprit pas vraiment ce que Toru venait de dire, il devina qu'elle essayait de le rassurer.

Dehors, la nuit était tombée depuis plusieurs longues heures déjà, le rapprochant chaque minute davantage de la fatalité de son destin. Il y avait encore de l'animation à l'extérieur, Izuku pouvait l'entendre. Mais le jeune daguet savait que cela n'allait pas durer. Toru et lui allaient être les derniers à quitter le village.

Torse-nu, Izuku frissonna. Ce tremblement n'était pas tant causé par le froid que par la présence à ses côtés. Le jeune daguet avait vraiment dû prendre sur lui pour accepter que Toru le voit ainsi nu. Le daguet retint une grimace en sentant la serviette glisser sur son corps pour l'essuyer. Il avait bien tenté de se laver seul, mais la pouliche avait fermement refusé. Encore et toujours cette histoire de solstice...

Lorsqu'il fut sec, la pouliche le laissa enfin tranquille pour aller reposer le serviette. Inquiet quant à la suite des évènements, le jeune daguet profita de cette courte alcalmie afin d'apaiser sa respiration. Tout allait bien passer. Il fallait juste qu'il reste calme. 

Enfin, Toru revint avec deux grands bols remplis de liquide. Deux couleurs. Orange et vert. Izuku savait ce qu'il devait faire.

Doucement, le futur chaman saisit le pinceau mis à disposition et le trempa dans la couleur verte. Il en retira l'excédent.  A nouveau, Toru lui mima les geste à effectuer, même si le jeune daguet  les connaissait bien désormais. Izuku prit une longue inspiration pour empêcher ses doigts de trembler et commença par peindre sa main droite, la plus difficile.

Étrangement, si Toru avait insisté pour le laver, elle ne semblait plus vouloir poser ses doigts sur sa personne désormais. Izuku ne savait pas si c'était parce qu'elle avait compris que les contacts physiques le mettaient mal-à-l'aise, mais il n'allait pas s'en plaindre.

Lentement, Izuku fit un cercle autour de son poignet, puis un autre quelques centimètres plus loin. Ça, c'était facile. Ensuite, il retraça avec la peinture, les os de sa main. Un peu plus compliqué, mais largement réalisable. Enfin, le futur chaman fit d'innombrables petits points jusqu'à remonter jusqu'à son coude. Il s'arrêta à cet endroit, car ce n'était pas nécessaire d'aller plus loin. Izuku releva la face et guetta du regard l'approbation de Toru. 

Celle-ci hocha la tête, visiblement satisfaite et l'invita à en faire de même avec l'autre bras. Izuku acquiesça et trempa à nouveau le pinceau dans la mixture. Etant plus habile avec la main droite, il finit rapidement les gestes et tendit légèrement les bras devant lui pour observer le résultat. C'était moins horrible que ce qu'il avait fait la veille. Toru aussi semblait satisfaite.

Le jeune daguet finit par son ventre et traça un grand cercle vert autour de son nombril puis fit quelques traits autour, un peu comme pour représenter un soleil. Enfin, il fit deux grossiers points verts de chaque côté du cercle. Cette fois-ci, Toru fit une petite moue, visiblement peu satisfaite par la forme plus ou moins ronde des dessins. Cependant, elle eut le respect de ne pas faire de commentaire. De toute façon, Izuku ne voyait pas bien comment faire mieux et c'était compliqué d'être adroit avec son propre ventre. Toru le tira de ses pensées en saisissant le pinceau des mains d'Izuku pour le laver dans une bassine d'eau.

Elle finit par le lui rendre après un instant de flottement. De la main, elle désigna la couleur orange, même si Izuku savait déjà ce qu'il devait faire. L'enfant garda le silence et s'exécuta, trempant le pinceau qui s'imbiba de teintes orangées. Si le vert représentait Dýralíf, et ses mains qui soignent, son pouvoir, l'orange représentait Eldvörn. De ce qu'Izuku avait compris, ce dernier avait une sorte de rôle protecteur, mais également un lien avec le feu. Mais il n'arrivait pas encore à tout saisir. Par exemple, il n'avait aucune idée de pourquoi, c'était son visage qui devait être revêtu de cet orange. Pour ses mains, c'était facile, mais pour sa face...