Chapitre 29 : quand viendra l'été

532 89 98
                                    

Tu pars déjà, Katsuki ?

Alors que l'étalon cendré sortait de sa yourte, il marqua un temps d'arrêt et se tourna en direction de l'abruti qui venait de parler. Leurs regards se croisèrent et se jaugèrent.

Tous les deux savaient ce que cette question, qui n'en était pas une, sous-entendait.

Sans grande surprise, le regard rubis se fit plus dur et il foudroya des yeux le nouveau venu. Mais il en fallait plus pour arriver à ébranler la nature joviale du bras droit qui s'arrêta à sa hauteur. Le mâle se gratta le flanc, où plusieurs couches de poils se chevauchaient en souriant.

- Ferme-là, idiot. siffla Katsuki pour toute réponse. Ce que j'fais te r'gardes pas.

- Mais oui, mais oui...

Un sourire plus grand encore s'installa sur le visage d'Eijiro, déjà fortement heureux rien qu'à l'idée de finir son tour de garde pour rejoindre sa compagne. Son pelage le grattait énormément, il avait hâte qu'elle le panse.

- Tu diras bonjour à Izu...

Le bras droit, toujours torse-nu, n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'il se prenait un coup de poing sur l'épaule.

- Aie ! se plaignit-il en se frottant la peau, là où une marque rouge n'allait pas tarder à apparaître.

À ses côtés, Katsuki lui grogna dessus, les muscles de ses bras contractés en un signe évident de mécontentement. Contrairement à son ami à la crinière de feu, sa poitrine n'était pas nue. Un petit haut en cuir, noué sur le devant par des lanières, le tenait au chaud.

- Ferme là, triple andouille ! Sinon, j'raconterais à l'idiote qui te sert de compagne comment t'as pleuré toutes les larmes de ton corps parce qu't'avais écrasé un serpent par inadvertance !

- Mais le pauvre ! Il n'avait rien demandé et je l'ai tué !! chouina Eijiro avec une petite mine triste.

Blasé, Katsuki roula des yeux. Eijiro tuait sans hésitation des biches, des ours et même des loups, mais un petit serpent de rien du tout, ça par contre, c'était la fin du monde.

Pourtant, à ses yeux, les serpents étaient clairement l'une des choses qui répugnait le plus Katsuki. Après devoir consoler des gamins.

- Sinon, ça avance avec Izuku ?

Katsuki était sûr que s'il avait un peu plus tendu l'oreille, il aurait pu entendre l'ironie dans la voix de son acolyte. Sans surprise, il lui asséna un nouveau coup sur l'épaule.

Cette fois-ci, Eijiro ne broncha pas. Il avait vu venir le coup à des kilomètres. S'en était presque décevant. Par contre, en voyant le sourire du porc-épic s'élargir encore davantage parce qu'il savait avoir touché un point sensible, Katsuki sentit sa mâchoire se serrer à s'en faire grincer les dents. C'est qu'il le cherchait en plus ?!

- Va plutôt roucouler auprès d'yeux noirs au lieu de dire des sornettes !

Suite à cela, Katsuki essaya de le frapper une nouvelle fois, mais cette fois, Eijiro bloqua le coup en fronçant les sourcils. Son expression d'habitude joviale se renfrogna.

- Elle s'appelle Mina, je te rappelle ! Et, Mina, il insista bien sur le nom, n'arrête pas de demander quand tu vas venir manger avec nous ! Sauf que ça fait plus d'une semaine que tu refuses, sous prétexte qu'Izu...

- Ferme-là ! J'te dis que j'fais ça pour le travail !

- Pour le travail, c'est ça ouais... ricana Eijiro.

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant