Les voies de la nature [BakuDeku]

Chapitre 7 : la rencontre

- C'est pas possible, mais qui m'a flanqué des abrutis pareils !

- Katsuki, j'pense pas que ce soit...

- Silence ! Ou j't'arrache les dents une par une !

Visiblement convaincu par l'insulte, Eijiro ravala la suite de ses paroles et se remit à la tâche. A la lumière des torches, les deux étalons tentaient péniblement de retrouver des traces dans la neige. Il fallait faire vite avant que les flocons ne les effacent définitivement. Le temps jouait contre eux et la tâche n'était clairement pas aisée au sein de la plaine. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin...

A côté de lui, son chef râlait violemment et insultait toutes les divinités qu'il pouvait connaître, pestant également contre le froid mordant. 

Soudain, le silence. 

Katsuki se redressa de toute sa hauteur. Son souffle effréné d'avoir crié autant se dégageait vivement en épaisse fumée blanche autour de lui. Eijiro s'arrêta de chercher pour le fixer. Qu'est-ce qui lui arrivait encore ?

- On rentre.

La réponse, froide, dure, fit frémir Eijiro jusqu'au bout des sabots. Le chef se retourna, faisant s'éjecter la neige autour de lui et commença à rebrousser chemin sans attendre de réponse. Si Eijiro resta immobile un court instant, sans parvenir à être sûr d'avoir bien entendu, il ne tarda pourtant pas à sprinter dans sa direction pour saisir violemment son bras. Bien que compréhensible, il ne pouvait pas laisser la colère de son chef obscurcir son jugement.

- A-Attends Katsuki ! tenta fébrilement Eijiro. On peut pas abandonner comme ça, on...

- Ecoute moi bien triple andouille ! répliqua violemment Katsuki en se dégageant de la prise, la rage assombrissant encore plus ses traits. Il fait nuit noire, on crève tous les deux de froid et ça fait deux heures qu'on cherche! La neige a tout recouvert depuis belle lurette ! Ça sert à rien de tenter de la retrouver maintenant ! On perd notre temps ! On va juste se crever de fatigue !

- Mais...

- Ho la ferme ! Je vais pas risquer de faire tomber malade tout le camp juste parce qu'un vieux croulant est pas fichu d'éduquer correctement sa gamine! Va prévenir les autres. On arrête les
recherches pour cette nuit. On reprendra demain.

Le ton sans appel, laissa Eijiro muet. Bien que dur, ses mots étaient vrais. La neige drue avait déjà effacé leurs propres traces, alors les siennes...

Katsuki se détourna de son camarade et reprit la route. Ses sabots éjectèrent rageusement la neige sur son passage alors qu'il rebroussait chemin en direction du camp. Torche en main, la lune ronde et pleine l'aidait à voir au-delà de la faible lumière orangée de ses flammes. Katsuki ne chercha même pas à voir si son stupide bras droit était resté planté-là ou s'il était parti exécuter sa tâche. De toute façon Eijiro avait intérêt, s'il ne voulait pas subir sa colère. La santé de ses guerriers était bien trop précieuse en cette période sans guérisseur pour risquer de la gâcher bêtement.

Katsuki était glacé jusqu'aux os, se retenant de peu de claquer des dents. A cela s'ajoutait la colère de ne pas avoir retrouvé la gamine, la fatigue de ces derniers jours et les murmures irritants de la foule...

En atteignant l'entrée du village, Katsuki ne fut pas surpris de voir quelques têtes apparaître, signe que l'on guettait son retour. Il grogna.