Chapitre 30 : se confier

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C'était une magnifique journée ensoleillée. Les criquets chantaient du matin au soir, signe que les premières chaleurs de l'été était désormais bien installé et l'humeur était à la fête. Partout où il posait le regard, Eijiro pouvait voir les habitants rire et batifoler gaiement dans ces rues qu'il aimait tant. Lui aussi, affectionnait tout particulièrement cette période chaude de l'année où chacun s'affairait du mieux qu'il pouvait. Le village était comme une ruche d'abeilles, chaque ouvrier bourdonnant vivement en s'attelant à la tâche. Que ce soient les centaures chargés des plantations, ceux chargés de la chasse où même le groupe chargé de l'exploration dans les montagnes, plus personne ne savait où donner de la tête. Certains, bien sûr, se plaignaient de devoir exécuter un tel travail sous une chaleur accablante. Mais pas Eijiro.

Pour lui, cette période de l'année était clairement l'une de ses préférés. S'épuiser toute la journée au travail et accueillir la quiétude du soir dans les bras de sa compagne, ça, c'était quelque chose qui lui plaisait. Il était d'un naturel bouillant et avait besoin de se défouler pour être heureux. Cela faisait souvent rire Mina, qui le traitait de bourreau de travail. Mais franchement, lui, un bourreau ? Non, il adorait aider les autres, galoper à travers le camp pour accomplir des tâches toutes plus diverses les unes que les autres, mais il n'était pas du genre à se tuer au travail. Ça, c'était plutôt un terme qui convenait à Katsuki.

Et c'était justement parce que ce dernier ne savait pas quand s'arrêter, qu'il était en ce moment même en train d'attendre, devant la tente de leur nouveau guérisseur.

Un sourire acéré bien installé sur les lèvres, Eijiro eut une brusque montée de joie en lui. Cela faisait presque sept mois que l'enfant de la nature les avait rejoints. Le bras droit était heureux et fier de pouvoir le considérer comme ami à présent. Le naturel attentionné de ce dernier se mariait parfaitement bien avec sa joie de vivre de toute façon.

Néanmoins, patienter n'était pas son fort. Obligé d'attendre que la consultation d'Izuku se termine pour pouvoir entrer, Eijiro s'étira en poussant un râle. Ses sabots piétinèrent le sol sec et soulevèrent quelques nuages de poussières qui vinrent s'emmêler dans ses poils, le faisant grimacer.

Pourtant, même si la chaleur du soleil au-dessus de leur tête brulait doucement sa peau, cela lui plaisait. Dès que les rayons chauds avaient pointé le bout de leurs nez, Eijiro avait été le premier à se dévêtir. Sa peau basanée couleur cuivre était la preuve du temps qu'il avait passé dehors.

Le soir venu, sa compagne se plaisait à faire galoper ses doigts fins sur son torse pendant qu'il lui embrassait délicatement le front. Le mâle eut une pensée ardente envers la jeune pouliche, désormais son épouse officielle depuis la confirmation de leur union par le chaman. Cela mit le bras droit d'encore meilleure humeur. Il avait hâte de la retrouver ce soir. Il avait hâte d'embrasser ses lèvres charnues et rose pendant qu'elle lui soufflerait qu'elle avait pensé à lui en cueillant des fleurs.

Le bruit d'un drap tira Eijiro de ses pensées. Le mâle s'écarta du passage afin de laisser l'ouverture libre. Devant lui, le fils de Shota, Shinso, apparut. L'étalon semblait un peu perturbé pour une raison qu'Eijiro ne put expliquer et il répondit à peine à son salut, la tête visiblement ailleurs. Le bras droit n'insista pas et le laissa partir pour se tourner en direction de l'entrée qui venait de se rouvrir.

Si dans un premier temps, Izuku eut l'air étonné de le voir, cette expression disparût bien vite pour laisser place à un sourire ravi.

Le jeune guérisseur resplendissait lui aussi en cette belle après-midi d'été.

De magnifique bois, plus grand encore que les anciens, trônaient fièrement sur sa tête. Eijiro n'en revenait toujours pas de la vitesse folle avec laquelle ces derniers avaient pris la place des anciens.

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant