Chapitre 18 : nouvelle saison

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Tout aussi joyeusement que d'ordinaire, Izuku ramassait quelques herbes pour ses remèdes. 

Derrière lui, un grand centaure masqué, répondant au nom de Mezo, en faisait de même. La première fois qu'Izuku l'avait rencontré, il avait été très intimidé. Très grand, avec de larges épaules et des pattes robustes, l'homme était taillé pour les tâches physiques. 

Pourtant, et contrairement à ce que son apparence laissait supposer, le mâle était d'un tempérament très calme. Ochaco lui avait raconté que c'était l'un des paysans les plus chevronnés du camp et que c'était à lui qu'il fallait s'adresser dès qu'il était question de cultures. Parler plantation était d'ailleurs l'un de ses sujets favoris.

D'une jolie robe souris, il possédait une silhouette extrêmement musclée des suites d'une utilisation intensive de la charrue. Ses avant-bras et ses mains étaient également bardés de cicatrices, résultat des longues tâches éreintantes en extérieurs. Malgré un âge proche de celui d'Izuku, son corps, marqué par le travail, le faisait paraître plus âgé d'une dizaine d'années. Mais l'étalon n'en avait cure, s'occuper de ses champs était son plus grand plaisir et il aimait enseigner son travail aux jeunes.

Ignorant tout de ses pensées, le mâle s'occupait de cueillir les plantes dont le guérisseur avait besoin. Bien que fort utile, Izuku veillait à ce qu'il n'en fasse pas trop. Le daguet restait son guérisseur après tout. Il n'allait pas lui faire porter des charges trop lourdes alors même qu'il lui disait toujours de faire attention.

Izuku se concentra sur sa propre tâche. Alors qu'il tirait une racine hors de terre, des gazouillements attirèrent son attention et le daguet redressa l'échine pour fixer le ciel. Quelques oiseaux voletaient en cercle au-dessus de sa tête. De très bonne humeur, le jeune mâle tendit l'un de ses doigts devant lui et un oiseau se posa dessus pendant que le reste de ses congénères venaient s'installer sur ses bois. Encore.

- Salut vous. murmura le daguet dans sa langue natale, un épais sourire au coin des lèvres.

Depuis que le jeune guérisseur avait pris ses marques au village, ses petits camarades ailés se faisaient moins présents. Izuku devait attendre ses sorties en forêt pour pouvoir profiter pleinement de leurs gazouillis. Leurs chants intempestifs lui manquaient un peu parfois.

Heureux, c'est avec le plus grand naturel du monde qu'Izuku échangea avec les oiseaux perchés sur ses bois comme si de rien était, tout en chargeant ses herbes. Sur chacun de ses flancs, deux petits paniers en osier avaient été fixés. De bien meilleures qualités que ses piètres créations, Izuku pouvait les charger à ras-bords sans craindre de les voir céder.

Alors qu'il était toujours en pleine discussion avec ses amis, le daguet fut ébloui brièvement par une percée lumineuse entre les feuilles. Il mit sa main en visière et avisa le soleil à travers les tiges vertes des cèdres. S'il fit une moue gênée, Izuku était malgré tout content de sentir ses rayons réchauffer son pelage d'hiver. Sa fourrure épaisse frissonna.

Le retour de cet éclat lumineux et de ce ciel bleu était les signes plus qu'évident du retour du printemps. L'épaisse neige blanche avait désormais disparu, et ce, depuis un bon moment. Partout autour de lui, la vie avait repris son cours, prête pour la nouvelle année.

Le soleil et le printemps amenaient avec eux leurs lots de nouveauté. Mais également leurs lots de soucis.

Izuku tira doucement sur ses bois encore là en faisant la grimace. C'était une période de l'année qu'il avait souvent détestée. Jusqu'à présent, le daguet avait toujours attendu que cela passe en restant caché chez sa mère. Sauf que cette année, cela n'allait pas être possible...

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant