Chapitre 11 : l'appelé

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- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée Katsuki.

- J't'ai pas demandé ton avis face blanche !

- Mais c'est beaucoup trop tôt ! Il n'est pas prêt !

- Rien à faire ! Le solstice est dans deux jours ! Faut qu'il y soit !

- Mais il ne sait même pas ce qui l'attend !

A moitié relevés, les deux individus se lançaient des regards électriques, cherchant par tous les moyens à prouver à l'autre qu'il avait tort. Voyant que le ton était, encore, en train de remonter entre les deux individus, Eijiro décida d'intervenir.

- Hé hé ! On se calme ! Ok ?

Des bras, il essaya d'apaiser les deux centaures qui se faisaient face. Plus tactile auprès de Katsuki, Eijiro n'hésita pas à poser sa main sur son torse pour le contraindre par la force à se recoucher. Plus poli et pudique, il se contenta simplement de poser la main sur l'épaule de Toru, assise à sa droite pour tenter de la calmer. Celle-ci reprit sa position initiale en soupirant, toujours énervée et anxieuse. Face à eux, Katsuki jura, mais obéit.

Eijiro reprit avec un ton plus doux, cherchant de nouveau à expliquer le problème à son chef sans le froisser :

- Katsuki, débuta-t-il lentement, Toru à raison. Izuku n'est pas prêt à prendre ses fonctions. C'est encore trop tôt. Il ne connaît ni nos traditions, ni nos dieux.

Malheureusement, faire entendre raison à leur chef semblait être peine perdue. Le regard furibond que ce dernier adressa à Eijiro lui fit très clairement comprendre qu'il parlait à un mur.

- A quoi il sert alors ?! Hein ?! Ce p'tit sauvage de mes deux ! RHAAA mais c'est pas possible !!

Enragé, Katsuki donna deux gros coups de poing sur la table en bois, faisant sursauter les deux centaures à côté. Ils avaient beau avoir l'habitude de le voir en colère, ce n'était pas tous les jours que Katsuki bouillonnait autant. Si Eijiro comprenait la véritable raison derrière sa colère, il était d'avis que son ami réagissait quand même trop excessivement. Heureusement, la table tint le coup par on ne sut quel miracle. Le chef poursuivit :

- Il met des mois à venir ! Panique sans arrêt ! Il sais même pas parler notre langue ! C'est quoi c'te calamité ?! C'est ça le guérisseur qu'on est censé avoir ?!

- Katsuki... tenta Eijiro.

- Putain, mais ça peux pas être lui ! Il sait rien faire !

- Katsu...

- Ça suffit Katsuki.

Dans un même ensemble, les trois centaures attablés autour de la table se tournèrent en direction de la voix. Encore à l'entrée de la tente, le bras toujours en l'air pour retenir la toile, Shota venait de faire son apparition. La mine aussi sombre qu'à l'accoutumé, son regard indifférent glissa sur les trois jeunes sans s'y arrêter. Finalement, il observa les lieux autour de lui tout en sachant pertinemment que ces quelques mots avaient suffi à faire taire tout le monde.

- Tu devrais mettre un peu de décoration Katsuki. C'est lugubre ici.

- Ho ferme là l'vieux. T'as pas des mioches dont tu dois t'occuper ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?! grogna Katsuki en serrant les poings.

Devoir supporter l'ancien chef était bien le dernier de ses problèmes.

- C'est moi qui lui ai demandé de venir. avoua finalement Eijiro en se grattant la joue avec embarras.

- Quoi ?!

Katsuki regarda son bras droit avec un air à la fois choqué et outré. Il se sentait trahi.

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant