Les voies de la nature [BakuDeku]

Chapitre 10 : mission

- öxl (épaule), hendur (bras), framhandleggur (avant-bras). épela doucement Izuku en désignant les différentes parties de l'homme face à lui.

A chacun de ses dires, l'étalon, qui n'était autre que le garde à lunette, hochait la tête pour approuver. Ce dernier n'était plus là pour le protéger des curieux, toujours en train de rôder, maintenant qu'il était contraint au repos à cause de son bras. A cause d'une mauvaise chute dans la neige, son membre était désormais coincé dans une attelle réalisée par les bons soins d'Izuku. De temps en temps, le futur guérisseur ne pouvait s'empêcher d'y jeter un coup d'œil, fier de son travail. Ses cours de la nuit commençaient à porter leurs fruits et Izuku était plus à l'aise avec ces gestes compliqués.

Puisqu'il ne pouvait qu'attendre de récupérer la pleine utilisation de son bras, l'étalon avait donc été attribué auprès d'Izuku. Il se chargeait de lui apprendre quelques mots de vocabulaires pour accélérer son apprentissage de la langue.

Après avoir fini de répéter scrupuleusement le cours tout juste appris, Izuku recula de deux pas, satisfait par sa prestation, avant de détailler la silhouette qui l'observait en approuvant. Si ses flancs et son dos étaient gris clair, ses pattes étaient d'une couleur bien plus sombre, et ce, jusqu'au niveau de son jarret. Ses muscles secs roulaient sous sa peau lorsqu'il marchait, même si, l'homme était loin d'être aussi puissant qu'Eijiro. Cependant, au vu de la musculature très développée de ses jambes, Izuku devinait que la grande force de cet étalon devait être la course.

Tenya, c'était ainsi que se nommait son nouveau professeur, le félicita, avant de se désigner d'autres parties du corps en les énumérant. Malgré sa fâcheuse tendance à agiter très rapidement son bras valide lorsqu'il lui expliquait quelques choses, l'étalon était un bon enseignant. Izuku écouta attentivement les nouveaux mots, une ride se formant sur son front en signe de réflexion. Il avait cruellement besoin d'apprendre du vocabulaire médical pour mieux se faire comprendre de ses futurs patients.

Plusieurs jours avaient passé depuis qu'il était arrivé. Pour l'instant, il n'avait pas encore rencontré grand monde, mais peu à peu, son catalogue de connaissance s'épaississait. Si Izuku était méfiant par nature, il avait très rapidement décidé de placer sa confiance en Eijiro et en Denki qui étaient très accueillant envers sa personne. Denki venait d'ailleurs souvent le voir, soit pour parler de choses qu'Izuku ne comprenait pas, soit pour des soins. Le futur guérisseur ne savait pas bien comment, mais le mâle passait son temps à se griffer et à s'érafler de partout. A croire qu'il passait ses journées à se jeter dans des ronces.

Il avait également fait la rencontre d'une jeune pouliche, Ochaco. Cette dernière était venue quelques fois les rejoindre pendant qu'on lui faisait visiter le camp. Même si Izuku n'était pas très à l'aise, il voyait bien qu'Ochaco faisait des efforts pour ne pas sautiller partout quand Izuku faisait quelque chose qui lui semblait être incroyable. C'était une jolie appaloosa avec un corps élancé et entièrement brun, sauf au niveau de la partie arrière de son flan et de sa croupe, quasiment blanc et parsemé de tâches sombres. Elle était plutôt gentille et avenante et Izuku aimait son sourire plein de vitalité. Pour l'instant, ils n'avaient pas échangé plus de deux mots, mais il espérait avoir l'occasion de lui parler un peu plus dans le futur.

Et puis, il y avait Toru.

Le jour de leur première rencontre, Izuku avait saisi son état d'excitation dès l'instant où elle avait posé le sabot ici. Ses cheveux blancs et fin avaient virevolté dans tous les sens alors qu'elle le saluait d'une voix aiguë.

Vêtue d'une grande tunique en laine, presque aussi blanche que son pelage, elle s'était agitée dans l'habitation pour lui parler de diverses choses qu'Izuku n'avait pas bien saisi. Face à son manque de réaction, alors même que le daguet la regardait avec de gros yeux, la pouliche avait fini par se taire. A la place, ses yeux sombres et pétillant comme deux perles l'avaient inspecté de hauts en bas avec une curiosité plus que vive. Essayant d'ignorer ce comportement déplacé, Izuku avait lentement reculé de deux pas, se postant dans un coin de l'habitacle en attendant que cette inconnue daigne repartir. Il n'aimait pas qu'on lui rappelle à tout bout de champs qu'il était différent. Pourtant, il savait bien qu'il allait devoir faire avec. Mais, même si son anatomie étrange avait toujours attiré l'œil d'aussi loin qu'il s'en souvienne, ce n'était pas une raison pour le regarder de cette façon. Il n'était pas une bête de foire.