Chapitre 5 : fuite

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- Hmmm, est-ce que ce sera vraiment suffisant ? murmura Izuku plus pour lui-même que pour les oiseaux perchés sur son dos et ses bois.

Aujourd'hui encore, les volatiles étaient extrêmement collants. Mais Izuku ne leur en tenait pas rigueur. Il savait que les oiseaux aimaient particulièrement venir se blottir contre son pelage chaud et duveteux pour lutter contre le vent glacial. Il ne prit pas la peine de les repousser. De toute façon, les oiseaux reviendraient aussitôt à la charge.

Tout en réfléchissant, le jeune daguet progressait dans la forêt supérieure. Le bruissement de ses sabots s'enfonçant dans la neige, accompagnait chacun de ses pas. Si la couche blanche n'était pas encore contraignante pour les déplacements, même Izuku allait finir par avoir du mal à se déplacer s'il continuait à neiger autant.

Mais le mâle avait d'autres problèmes à gérer. 

Il avait finalement pris pour décision de tenter une rencontre avec le clan en contrebas. Mais tout n'était pas encore réglé pour autant. Aussi, le daguet s'était dit qu'apporter quelques présents ne pourrait qu'agir en sa faveur lorsque le moment de leur faire face sera venu. C'est pour cette raison, et cette raison-là uniquement, que le jeune daguet avait décidé d'affronter le froid glacial de la montagne. Les bras resserrés contre son torse, un petit panier grossièrement tressé contre la poitrine, le daguet grelottait doucement. Désormais, sa fourrure épaisse ne compensait plus le froid acéré mordant ses bras dénudés couvert de chair de poule. S'il craignait de tomber malade, le jeune mâle se rassurait tant bien que mal en se disant que tant que sa bonne étoile veillerait sur lui, il n'avait pas de soucis à se faire.

Izuku accéléra brusquement le pas et se mit à trottiner légèrement, pressé malgré tout de rentrer au chaud pour se mettre à l'abri. Toujours accrochés à lui, les oiseaux piaillèrent légèrement, surpris par la brusque accélération. Pourtant, aucun ne fit mine de vouloir s'envoler. Cela fit doucement rire Izuku.

- Vous les aimez bien mes bois, hein ? rigola-t-il.

Ses sabots fouettèrent la neige et la firent s'envoler sur son passage. Les flocons s'éparpillèrent derrière lui en une traîné voluptueuse. La forêt était bien silencieuse depuis hier, chaque son étouffé par le manteau blanc de l'hiver. Au-dessus de leur tête, le ciel était toujours couvert de ces fameux nuages gris qui continuaient de cracher des petites boules cotonneuses. A cause d'elles, les mèches vertes d'Izuku étaient grossièrement plaquées sur son front, collé par l'humidité à sa peau pâle. La sensation était désagréable et plus d'une fois le jeune mâle avait épongé son front pour faire partir la sensation de l'eau froide coulant le long de ses mèches, sans succès.

Finalement, le mâle arriva en vue de son objectif : une petite zone remplie de châtaignier. Si Izuku avait été surpris la première fois qu'il était tombé dessus, après tout, la fin de la saison avait plutôt lieu en novembre, il n'allait pas s'en plaindre. Il avait même l'impression que ces petites merveilles marronnées n'avaient attendu que lui.

Pour l'instant, les châtaignes semblaient miraculeusement supporter le froid mordant de l'hiver. Pour autant, Izuku craignait qu'avec les premières neiges, cela ne soit bientôt de l'histoire ancienne.
C'est pour ça qu'il devait se dépêcher.
Rapidement, car ses doigts commençaient déjà à le brûler à cause du froid, le daguet commença sa récolte. C'était déjà le troisième panier qu'il remplissait, et pourtant, il voyait bien qu'il aurait encore pu en remplir une dizaine, tant les arbres autour de lui était fourni. Mais ça, c'était clairement au-delà de ses forces. Rien que le fait de devoir tisser lui-même des paniers lui avaient pris une journée entière. Ses doigts étaient abîmés, coupés de toute part par les tiges tressées. Malheureusement, le résultat obtenu était loin d'être à la hauteur de ses espérances. Izuku ne savait même pas comment ces derniers réussissaient, par il ne savait quel miracle, à supporter la charge qu'il leur imposait.

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant