Mission de Rang S - Naruhina

31. Sourde Colère

——

- Naruto-kun?

Tout était éteint, elle ne voyait rien. Elle se déchaussa rapidement, et alla directement dans la chambre, en voyant le salon vide.

- Naruto-kun?!

Rien. La panique la gagna, et elle revit la même terreur que ce soir là. Elle cria à nouveau son nom, s'imaginant les pires scénarios possibles et lorsqu'elle fit claquer la porte de la salle de bain contre le mur, son visage se couvrit de honte.

- Tout le monde entre comme dans un moulin chez moi.

Le blond, la tête rejeté en arrière, se prélassait dans l'eau sans se soucier de qui venait d'entrer de manière aussi explosive.

- Foutez-moi la paix, je vais bien. Déclara t-il posément.
- Euh... Na... Naruto-kun,... c'est Hinata.
- Tu vois bien que je prends un bain.

Il l'avait reconnu. Elle avait cogné comme une folle à l'entrée et crié son nom dans toute la maison, bien sûr qu'il l'avait reconnu.

- Je... tu veux bien sortir? Demanda t-elle, les yeux fermés.

Ce n'était absolument pas nécessaire, étant donné qu'elle avait déjà tourné le dos, mais l'image de son corps plongé dans l'eau ne voulait pas quitter son esprit. Loin de partager son trouble, il soupira et sortit en attachant une serviette à sa taille.

Il passa à côté d'elle, la frôlant au passage, et elle se mordit la lèvre. Il sentait bon, enivrant. Elle se reprit quand il s'éloigna et rouvrit les yeux. Hésitant à le suivre, elle resta planté dans le couloir alors qu'il s'affalait sur le canapé.

- Qu'est-ce que tu veux?
- Je...
- Ne me dit pas que tu t'inquiète. Soupira t-il en levant les yeux au ciel.

Elle le rejoignit finalement, toujours mal à l'aise, fuyant son regard comme la peste.

- Ha... habille toi, s'il... te plaît.

Elle était franchement culottée. Déjà qu'elle débarquait sans prévenir, avec ses rougeurs et ses bégaiements, et qu'il ne disait rien. Maintenant elle allait lui dire quoi porter, dans SA maison?

- Pourquoi tu retrousse le nez?
- ...
- Qu'est-ce qui sent mauvais?
- Ce... ce n'est pas ça. Elle baissa la tête, s'enfonçant encore plus dans les différentes carnations du cramoisi.

C'était juste son odeur qui avait envahit l'espace et qui l'empêchait de réfléchir correctement. Elle souffla.

- Je ne partirais pas tant qu'on aura pas parlé.
- Eh bien parle.
- Je n'y arriverais pas si tu restes à moitié nu. Clama t-elle, en relevant la tête.

Voyant la détermination dans ses yeux, il se leva et alla s'habiller. Plus vite elle parlerait plus vite elle s'en irait. Lorsqu'il revint, elle s'était assise par terre, les mains sagement posés sur les genoux. Quelle innocence, remarqua t-il. Il reprit sa place sur le canapé, croisa les bras et lui intima de commencer. Elle se racla la gorge, ayant eut tout le temps pour remettre de l'ordre dans ses idées.

- Tout d'abord, est-ce que tu vas bien? S'enquit-elle.
- Question suivante.
- Mais...
- Question suivante. Insista t-il agacé.
- Très bien... est-ce que tu... es sorti?
- Tu me demandes si j'ai entendu les habitants me traiter de monstre?

Elle pâlit et déglutit.

- Oui, je les ai entendu.
- Je veux redemander si tu vas bien.
- Question suivante.
- D'accord. Elle baissa la tête, sentant les larmes monter et serra son pantalon entre ses doigts moites.