Vous connaissez ces matins où il est presque impossible de sortir de son lit ? Je dis presque, mais c'est un euphémisme. Quand un matin comme ça arrive, la possibilité même qu'on puisse sortir de son lit est si infime et l'espoir est si loin qu'on n'ose même pas bouger, ni ouvrir les yeux, alors qu'on ne dors plus. On espère se rendormir et que la journée passe en un claquement de doigt pour ensuite refaire une nuit. Mais on ne se rendort pas et la journée est d'autant plus dure à supporter. Bizarrement, même respirer devient plus compliqué dans ces situations là que lorsqu'on est dehors, en mouvement, quand on a réussi à sortir de son lit. Je ne sais pas pourquoi je trouve ça plus compliqué, mais ça l'est. Et, par conséquent, ça devient un cercle vicieux. Parce-que c'est trop dur, on ne se lève pas. On ne se lève pas, parce que c'est encore plus dur. Et ça n'en finit jamais. Et on se mets à beaucoup trop réfléchir sur ce qu'on fait, pourquoi, qu'est-ce qui se passe, toutes les choses que je pourrais faire actuellement si je me levais et je sais pourtant que je ne ferais jamais ces choses-là. Du temps qu'on se dit perdu alors qu'on le dépenserai pas comme il faut même si on l'avait parce qu'on a tout simplement pas le courage et que de toute manière je ne me lèverai pas aujourd'hui donc pourquoi penser à ça, ça ne sers à rien, je ne sers à rien et je ferais mieux de mourir. Voilà le condensé de mes pensées des cinq dernières minutes. Et il n'est que 6H37 du matin.
Putain.
Mon téléphone a commencé à sonner il y a 45 minutes mais il sonne en boucle depuis exactement 13 minutes et je n'ai même pas la force de l'arrêter. J'étais censé arriver sur le lieu de mon prochain tournage il y a à peu près une heure alors que je suis allongée dans mon lit, sans bouger, à faire une introspective suicidaire sur ma vie.
Putain.
Je croyais que c'était finit tout ça. Ces moments de déprime de haut niveau. Je n'avais pas eu un matin comme ça depuis des années. Et ça fait terriblement chier parce que, évidemment, ça ne serait pas drôle si ce n'était que une sensation de déprime totale. Non, bien sûr, l'un ne va pas sans l'autre et je ressens aussi le manque de drogue. J'ai envie de me faire un rail, prendre un médoc ou une merde, peu importe, tant que ça fait l'effet escompté.
Putain.
Je me hais. Il est presque 7H lorsque je me décide enfin à attraper mon portable. Je réponds à la prochaine personne qui m'appelle et ça tombe sur mon agent. J'invente une excuse bidon, que j'ai la grippe ou un truc qui traîne en ce moment, et que je ne pourrais sûrement pas bosser pour les prochains jours. C'est la paix après avoir raccroché, mon portable ne sonne plus en continu. J'essaie de joindre Fionn mais il ne réponds pas. Je fais défiler mes contacts et je m'arrête sur le numéro de Tom. Mais un appel entrant de Tom s'affiche sur mon écran avant que j'ai pus faire quoi que ce soit.
-Allô ?
-Lily-Rose ?
-Matthew ? Qu'est-ce qui se passe ? Tom va bien ?
-Non, c'est pour ça que je t'appelle. Il a... Je sais pas, je crois qu'il délire, il est bizarre. Il pleure. Et il n'arrête pas de parler de toi, mais il parle tout seul.
-Il veut que je vienne ?
-Je sais pas.
-D'accord, j'arrive.
Je raccroche, me lève et m'habille en quatrième vitesse et ne prends même pas le temps de mettre correctement mes chaussures avant de sortir en courant.
Je sonne rapidement dès que j'arrive, essoufflée, et Matthew me fait entrer. Il a une du sang sur la joue.
-Tu vas bien ? Je lui demande.
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TALENTED III
FanfictionTOME 3/3 DE TALENTED Lorsque Tom et Lily-Rose se revoient quinze ans après leur rupture, ils découvrent l'impact qu'ils ont eu l'un sur l'autre à long terme. Beaucoup de choses ont changés, excepté une seule : leur sentiments. Lily va-t-elle venir a...