Chapter 19 : Demons of the past

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 Je mets un peu de musique et me prépare, motivée par le rythme. J'ai à peu près une heure devant moi avant que Tom et moi devons partir pour arriver à l'heure. Robert Downey Jr nous as invité a dîner dans sa suite à l'hôtel londonien où il loge pour la semaine. Je finis ma coiffure, m'amuse en me maquillant et chante légèrement par dessus la musique qui résonne dans la salle de bain. Tom prends sa douche et j'ouvre un peu la fenêtre pour faire sortir la buée. Je me regarde dans le miroir et juge mon maquille, fais quelque retouche jusqu'à ce que j'en sois satisfaite. Je souris et me retourne vers Tom au même moment où il sort de la douche pour récupérer la robe que j'ai posé derrière moi. Je l'enfile et lui demande de l'aide pour la fermer jusqu'en haut. Il finit de mettre son pantalon et vient fermer ma robe. Il passe ses bras autour de moi, m'embrasse dans mon cou et garde sa tête là, enfouie, sans bouger et pourtant je le sens exploser de l'intérieur.

-Après que tu sois partie, me dit-il après un long moment de silence intime. Tu me manquais tellement que j'avais besoin de me sentir près de toi, à tout prix. J'ai commencé la drogue pour te comprendre. Comprendre pourquoi tu as fait ce que tu as fait. Pour sentir ce que tu sentais. Penser ce que tu pensais. Mettre des émotions, des sentiments réels sur ton point de vue des choses. J'étais déjà avec la mère de Matthew à ce moment-là. Elle ne savait pas au départ parce que je consommais occasionnellement. Mais ça a vite tourné à la dépendance. Je ne l'aimais pas, tu sais. J'avais seulement besoin de quelqu'un, de ne pas être seul, de serrer quelqu'un contre moi le soir et de ne pas m'endormir dans un lit froid. Elle m'a dit qu'elle m'aimait et j'ai juste prit l'occasion qui s'offrait à moi, comme un connard. Je ne lui ai fait que du mal. De ma dépendance, de ne pas l'aimer, de lui faire un gosse et la rejeter elle. Je l'ai trompé plus de fois que je ne peux compter. J'étais au pique de ma carrière, la vingtaine, j'ai juste fait mon connard de célébrité à inviter des nanas tous les jours. J'avais aucune honte à le faire sous ses yeux, je ne me cachais pas. Et pourtant, elle est restée un moment. Même après que Matthew soit né, il dormait dans la pièce d'à côté avec sa mère pendant que je me faisais des rails de coke avec des filles que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Ève. Je préférais être avec la drogue, l'alcool et ces filles-là plutôt qu'à m'occuper de mon propre fils. J'ai choisis toutes ces conneries avant mon fils. Et plus de dix ans plus tard, c'est toujours dur de faire passer quoi que ce soit avant le soulagement et la liberté que je ressens quand je bois ou me drogue et que mon esprit s'évade. Je sais que ça fait mal, le retour à la réalité, mais c'est justement pour ça que je n'étais jamais sobre. Je voulais pas revenir. J'essayais de me tuer en faisant ça. Et maintenant que je veux arrêter... pour être avec mon fils, avec toi, revivre... Il y a toutes ces erreurs qui sont là pour me retenir bien en place sur un trône merdique de whisky, de coke, de vodka et de LSD. J'essaie, Lily, je te jure que j'essaie de toutes mes forces. Mais c'est si dur.

-T'as déjà parcouru un long chemin, Tom. Tu peut être très fier de ce que tu as accomplit depuis. Tu ne consommes plus de drogue depuis cinq mois. Cinq mois. Tu ne bois quasiment plus.

-Mais je bois encore.

-Ne sois pas si dur avec toi-même.

-Tu n'as pas entendu tout ce que je viens de te dire ? Me demande-t-il, sincèrement surpris.

Je me détache de lui pour lui faire face et je prends son visage dans mes mains, caresse ses joues doucement pour l'apaiser.

-On a tous fait des erreurs. Je ne te juge pas. Tu as fait le con, d'accord, moi aussi j'ai fait des trucs complètement débiles. Je comprends. Ce qui est important c'est qui tu es aujourd'hui, qui tu veux devenir, les efforts que tu fais, les moyens que tu te donnes.

-J'ai peur de tout foutre en l'air.

-Pourquoi tu le ferais ?

-Parce-que l'envie de boire et de me droguer me hante. Jour et nuit. Je ne veux que ça. C'est comme se réveiller un matin quand tu as très soif sauf que ça me le fait tout le temps. Je sais pas comment les autres font pour résister, comment toi tu fais, comment... comment je suis censé survivre à ça.

-Y'a pas de remède miracle. Je t'ai jamais caché que c'est dur mais je te promets qu'il y a un moment où ça devient plus facile. Tu as le droit d'avoir de mauvais jours où la tentation et l'envie sont si élevées que tu as l'impression que c'est impossible de tenir mais je te jure que tu peux y arriver. Regarde-moi dans les yeux. Tu peux y arriver, Tom. Tu le veux, non ?

-Oui, réponds-il sincèrement.

-Alors tu y arriveras.

Il m'embrasse doucement et je lui souris.

-Quoi qu'il arrive, je lui dis. Je ne te quitte plus.

Il se détache de moi pour finir de s'habiller et me dit :

-On va être en retard.

Dans la voiture, en chemin vers l'hôtel où nous devons rejoindre Robert, je l'observe alors qu'il conduit et je souris en repensant à nous il y a plus de quinze ans. Il me reconduisait chez moi et je l'observais conduire. J'admirais l'innocence qui ornait son visage et aujourd'hui, cette innocence est si loin que mon cœur se resserre brutalement.

Nous arrivons finalement à l'hôtel et les retrouvailles avec Robert sont pleines d'émotions. Je ne l'ai pas vu depuis quelques temps et Tom est toujours bouleversé de le voir, lui parler et qu'il soit toujours son mentor après toutes ces années. Ils se prennent dans leurs bras et s'embrassent pendant que je salue la femme de Robert. Tom sourit et je crois même qu'il en a les larmes aux yeux. Robert lui pare dans l'oreille et les deux amis partent dans un fou rire. C'est en rigolant que Robert me prends aussi dans ses bras pour me saluer.

Le dîner se passe agréablement bien et je vois qu'être en contact avec Robert lui fait beaucoup de bien émotionnel. Entre le plat et le dessert, ils passent un long moment tous les deux sur le balcon alors que la femme de Robert et moi décidons de rester à l'intérieur et de leur laisser le temps dont ils ont besoin ensemble. Je sais que Tom va se confier à Robert sur des choses qu'il n'ose pas me dire et il en a tout à fait le droit. Je veux seulement qu'il se sente mieux. Il est plus de deux heures du matin lorsque Tom et moi rentrons et le sourire lui reste aux lèvres durant le trajet. Nous rigolons sur des bêtises alors qu'il freine brutalement.

-Woaw, pourquoi t'as fait ça ? Je m'exclame.

Il regarde droit devant lui et, dans la nuit, éclairé par les phares de la voiture, se tient une femme, du même âge que nous. Je ne la reconnais pas au départ puis, ça me revient.

-Elisa ?

Tom fait marche arrière, un demi tour rapide un peu plus loin et prends un autre chemin pour rentrer. Je le regarde, inquiète.

-Je ne savais pas qu'elle était dans le même quartier.

-Moi non plus, me dit-il d'une voix froide.

TALENTED IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant