Chapter 15 : Cruel

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 Je n'ai presque pas dormi cette nuit. Je ne faisais que penser à Tom et je me suis retenue de l'appeler juste parce qu'il me manquait. Ce matin, je me suis levée tôt, je me suis préparée et je suis aller acheter des croissants et des pains au chocolat sur le chemin pour aller rendre visite à Tom. Je souris rien qu'en pensant à lui et j'espère sincèrement que tout ira pour le mieux maintenant, même si je sais très bien qu'au fond de moi, ce n'est pas la vérité. Quand je frappe à sa porte, je prends une grande respiration. Je suis stressée, je ne devrais pas. J'ai les mains moites et les frotte sur mon jean. Je me racle la gorge, j'ai l'impression qu'il s'est écoulé vingt minutes alors que je viens juste de frapper sur la porte. Quand il m'ouvre, je lui souris et lève le sachet de la boulangerie pour qu'il le voit. De la façon dont il me regarde, j'ai l'impression qu'il hésite à me faire entrer et essaie de chasser cette idée de ma tête le plus vite possible.

-Ça va ? Je lui demande.

Son regard change. Bien sûr que ça ne va pas. Il commence à me guider vers la cuisine et je vois qu'il a un peu du mal à marcher. Il est en caleçon avec une robe de chambre ouverte et s'excuse de ne pas être présentable. Il change soudainement de direction et cours à l'étage, me faisant signe de rester là. Je l'entends vomir et pose rapidement mes affaires sur une chaise de la cuisine avant de monter le rejoindre. La porte de la salle de bain est ouverte et je le vois pencher sur les toilettes. Je m'agenouille à côté de lui et lui flatte le dos mais il me repousse d'une main alors qu'il continue à vomir. Je suis vexée.

-Tu as besoin que j'appelle quelqu'un ?

Il me fait non de la tête. Il ferme la cuvette et tire la chasse d'eau avant de se relever et de se nettoyer au dessus du lavabo. Il se passe de l'eau fraîche sur la figure et se lave les dents. Il me regarde via le miroir quand je suis à nouveau debout. Il s'arrête une minute. Il crache son dentifrice et, après avoir relevé la tête pour fixer mes yeux à nouveau, il me dit :

-Je suis désolé.

Et il continue de se brosser les dents sans me regarder. Je ne sais pas s'il s'excuse de m'avoir repoussé ou d'être alcoolisé, ou les deux. Il reste un petit moment la tête plongée dans une serviette humide et je n'ose pas faire un nouveau contact physique de peur qu'il n'en veuille toujours pas. Quand il la retire, il pose ses mains de chaque côté du lavabo et baisse la tête, les yeux fermés.

-Tu as du vomi sur ta manche, Tom.

Il la regarde, s'en rends compte et retire sa robe de chambre. Je ne sais pas trop comment me mettre soudainement et essaie de dire quelque chose mais bégaie. Je finis par lui dire que je l'attends en bas mais il me retient gentiment par le bras, glissant sa main le long pour la caler dans la mienne et m'attirer doucement vers lui. Il passe son autre main dans mes cheveux et s'approche pour m'embrasser. Je m'agrippe à lui par sa taille et réponds à son baiser. Nos corps se rapprochent encore jusqu'à se coller complètement et je sens que je le désire.

Je pense à glisser ma main sur son torse puis jusqu'à son entrejambe et même à l'intérieur de son caleçon. À le caresser et lui donner du plaisir, sentir son désir monter sous les mouvements de ma main, mais je ne le fais pas. À la place, je m'écarte de lui et lui redis que je l'attends en bas. Je sors de la salle de bain et dévale les escaliers et, sans m'en rendre compte, je me dirige vers la porte d'entrée. Je m'arrête avant d'abaisser la poignée et éloigne ma main. Non. Je ne veux pas partir, pas vrai ? Quand je me retourne pour aller dans la cuisine, je vois que Tom est debout, dans les escaliers, à m'observer.

-La porte n'est pas fermée à clé, dit-il simplement.

-J'ai apporté le petit-déjeuner, je réponds. Viens, ça va te faire du bien.

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