Chapitre 9 : Où est Rebecca ?

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    Nos regards balayèrent la pièce l'un après l'autre à de multiples reprises, à la recherche de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un, qui avait visiblement disparu.

   Lorsqu'il devint évident qu'il n'y avait vraiment que nous deux dans cette chambre d'adolescente, la panique supplanta rapidement l'angoisse. Dario commença à s'arracher les cheveux en persistant à faire le tour de la pièce encore et encore.

   — Merde, merde ! s'exclama Dario de panique. Ils l'ont vraiment fait, ces fils de pute ! Ils ont enlevé ma fille !

   Tandis qu'il déversait toute sa colère, je tentais de remettre mes idées en place afin de ne pas céder moi non plus à la terreur. La situation était critique, et il fallait qu'au moins l'un de nous garde son sang froid.

   — Il faut qu'on fouille chaque pièce de la maison avant de faire quoi que ce soit, lui fit-je remarquer. Et si elle a vraiment été enlevée, il faut se préparer à ce que les kidnappeurs nous contactent dans les prochaines heures.

   Mais Dario était tellement affolé qu'il ne semblait même plus m'entendre. Il continuait à maudire le nom d'Alexei et à enchaîner menace sur menace.

   — Ces enfoirés, je vais les tuer, jura-t-il, je vais les tuer jusqu'au dernier !

   Il s'apprêta à sortir de la pièce, mais sa démarche ne présageait rien de bon : c'était celle d'un lion qui se préparait à déchiqueter sa proie. Prévoyant déjà une catastrophe, je m'interposa.

   — Attendez avant de vous précipiter chez l'ennemi, lui conseillai-je. Si vous comptez partir à l'attaque, il faut d'abord élaborer un plan.

   — Attendre ? Ma fille est peut-être entre la vie et la mort et tu me suggères d'attendre ?

   — Agir sur un coup de tête ne ferait que vous mettre en danger, vous et Rebecca. Il n'y a même pas encore eu de demande de rançon, si ça se trouve elle n'a même pas vraiment été enlevée.

   — Quoi ? Ma fille se serait juste volatilisée ? s'offusqua-t-il, abasourdi par ce que je venais de supposer.

   — Peut-être qu'elle a juste fugué ? Ce ne serait pas étonnant, après ce qu'il s'est passé hier soir.

   Au vu de son regard, cette possibilité n'était pour lui en aucun cas envisageable. À ses yeux, cet évènement ne pouvait avoir qu'une cause sinistre. Il se détendit d'un soupçon pour prendre le temps de s'adresser à moi.

   — Ellie, tu es une femme brillante et j'ai tout le respect du monde pour toi, mais crois-moi, je connais ce milieu bien mieux que toi et je sais comment les choses marchent.

   Il m'avait expliqué sa vision des choses comme s'il parlait à une enfant de cinq ans, ce qui ne m'aida pas à garder la tête froide.

   — Moi aussi, je le connais, le milieu, rétorquais-je, et je ne vais pas vous laisser quitter la maison dans cet état !

   — C'est ma fille dont on parle, Ellie, hors de question que je reste sans rien faire !

   — Mais qu'est-ce que vous fichez à hurler dans ma chambre ? dit soudainement une troisième voix sortie de nul part.

   Nous nous tournâmes en même temps vers la source du bruit pour trouver Rebecca, au niveau de la porte, en peignoir de bain. Elle avait l'air parfaitement normale et en bonne santé, quoi qu'un peu désarçonnée par le spectacle qui avait actuellement lieu devant elle.

   Le visage de Dario s'adoucit enfin et il s'élança vers sa fille pour la prendre dans ses bras. Rebecca recula de surprise mais accepta néanmoins l'étreinte désespérée de son père.

[EN PAUSE] Douce ViolenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant