Sur cette dernière phrase de Zack, nous nous figeâmes tous, à nous fixer les uns les autres. Pas tant de peur, mais d'appréhension. Ses mots avaient été clairs : l'un de nous au moins allait mourir ce soir.
Puis, sans attendre davantage une quelconque réaction de notre part, Zack s'élança en avant à une vitesse aussi mortelle que surhumaine, l'un de ses couteaux pointé en direction de Dario. Je dus probablement crier « attention ! » à ce dernier, mais je n'en suis pas sûre. Toute mon attention était focalisée sur nos deux assaillants, et ma propre voix me paraissait bien lointaine face à tout cela.
Heureusement, et probablement grâce à leurs heures d'entraînements passées ensembles, Dario parvint à l'esquiver pile au dernier moment, et se saisit de l'un des couteaux abandonné sur l'une des tables. Je n'eus cependant pas le temps de souffler de soulagement ; j'avais moi aussi mon propre adversaire, et son poignard était brandi vers moi. Qu'à cela ne tienne, il n'était pas le seul à être armé entre nous deux.
Cependant, déconcentrée par l'affrontement entre Zack et Dario juste à côté de moi, je n'eus pas le temps de sortir mon revolver de son étui avant que l'homme en face de moi me fasse une balayette, ce qui me fit m'écraser lourdement à terre.
Il fallait que je me reprenne, et tout de suite. Il fallait également que je me débarrasse au plus vite de cet adversaire encombrant et que je protège Dario. Il était peut-être doué et avait, de loin, l'air de s'en sortir, mais Zack était un tueur surentraîné, et ce n'était le genre des gens comme lui de faire traîner un combat.
Et donc, je n'attendis pas plus longtemps. À l'instant même où l'homme baissa la main pour agripper mes cheveux, je dégainai mon arme, et pas même une seconde après, bang. Je lui tirai à bout portant dans la cuisse. Du sang gicla sur mon visage, et il cria de douleur. Le choc le fit s'immobiliser quelques secondes, et je profitai donc de ce moment pour prendre appui sur mes paumes pour le frapper de mes deux pieds à l'abdomen. Il se tordit et tomba presque à la renverse.
— Sale petite...
Je me relevai pendant qu'il jurait. Il se mit à donner des coups de poignard au hasard dans le vide, dont l'un m'érafla la joue, à quelques centimètres à peine de l'œil. Mais sa blessure à la jambe le fit tituber, ce qui me permit de lui donner un nouveau coup de pied dans le ventre. Et cette fois, lorsqu'il recula de nouveau, je n'hésitai pas. Je lui tirai en pleine tête, et il s'écrasa à terre, mort.
À peine l'homme eut-il touché le sol qu'un grand fracas retentit à ma gauche. Zack venait de plaquer Dario contre une table, tous les verres et les couverts tombant alors pour se briser contre le sol en marbre. Dario, dont la lèvre, fendue, saignait, avait perdu sa lame dans leur lutte, mais avait dû réussir à blesser Zack, au vu de la profonde entaille qu'arborait maintenant sa joue. La lame de Zack était quant à elle brandie contre la pomme d'Adam de son ancien supérieur.
— J'avais confiance en toi, cracha Dario.
— Encore une autre de vos nombreuses erreurs, rétorqua Zack entre des dents serrées.
Je tentai alors aussitôt de tirer sur Zack, mais dans un geste dont lui seul était capable, il jeta son deuxième poignard sur mon revolver, qui vint se loger directement dans le canon. Cet enfoiré était sacrément doué ; et il avait fallu que ce soit un type comme lui qui veuille nous tuer.
Zack tourna légèrement la tête vers moi. Ses pupilles étaient sombres. Meurtrières.
— J'aimerais dire qu'il n'est pas trop tard pour toi de changer d'avis, me dit-il, mais ce serait faux. Tant pis pour les ordres ; vous me faites chier tous les deux, et dès que j'aurais tranché la gorge de ton chéri, je m'occuperai de ton cas.
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[EN PAUSE] Douce Violence
RomansaEllie Winters est une garde du corps entièrement dévouée à l'homme qui l'a sauvée il y a plusieurs années. Mais cet homme est loin d'être un saint : c'est un gangster, et depuis qu'elle est à son service, Ellie s'est complètement habituée à agir pou...