[EN PAUSE] Douce Violence

Chapitre 17 : Christina

   Le manque de sommeil se fut sentir dès le réveil. Mon esprit était encore tourbillonnant des évènements de la veille. Des images de plaisir et d'effroi se mélangeaient entre elles dans un mélange qui ne faisait aucun sens. Fort heureusement, il n'y avait pas eu d'autre incident dans la nuit. Malgré la situation critique, j'avais pu retourner me coucher, mais je n'avais au final pas réussi à fermer l'œil de la nuit.

   Comme cela était devenu l'habitude ces derniers jours, je me levai aux aurores. Après une douche rapide, où j'efforçai mes sens de ne pas faire un parallèle avec la dernière que j'avais prise, je m'habillai et sortis de ma chambre. Je savais où me rendre, et j'étais certaine qu'il était déjà levé.

   Ainsi, je toquai à la porte du bureau de Dario.

   — Entrez, me dit une voix de l'intérieur.

   J'ouvris la porte pour trouver Dario assis à son bureau, comme je me l'étais attendu. Il avait des cernes sous les yeux, et je devinai que nous avions sûrement dû passer une nuit similaire. Je découvrais également l'intérieur de la pièce pour la première fois. L'endroit était spacieux et aussi magnifique que le reste du manoir. La plupart des meubles étaient en bois sombre, et de nombreuses bibliothèques jonchaient les murs. J'étais très curieuse de savoir quelles sortes d'ouvrages elles renfermaient, mais ce n'était pas vraiment le moment de discuter littérature.

   — Vous êtes déjà au travail, à ce que je vois.

   — Pas le choix, au vu de la situation. Tu as une salle tête, sans vouloir t'offenser.

   — Vous n'êtes pas mieux, lui répondis-je d'un sourire compatissant.

   Étalée sur son bureau se trouvait toute une collection de papiers éparpillés sur laquelle Dario était penché dessus. Je m'approchai pour y jeter un coup d'œil. Sur chaque papier était imprimé une photo ainsi que plusieurs informations. Je reconnus aussitôt certains noms et visages.

   — Ce sont des documents sur tous les membres des Leoni Notturni ?

   — Exact. Vu qu'il y aurait un traître chez moi, je dois revoir chaque profil en quête de la brebis galeuse.

   Les informations de chaque membre étaient pour le moins fournies. Nom, âge, famille, éléments compromettants... Si les autorités venaient à mettre la main dessus, ce serait pour eux le jackpot. Enfin, connaissant le style de Dario, cela ne m'étonnerait pas qu'il ait des contacts dans la police.

   Mais trouver le coupable juste en se basant sur un vague profil n'était pas chose aisée. Les Leoni Notturni avaient la réputation d'être loyaux, et aucun d'eux n'avaient en apparence d'élément incriminant à leur sujet. Au vu de la mine de Dario, il était clair qu'il pataugeait.

   — Et parmi votre personnel ? Lui suggérai-je.

   — Tu crois que le traître pourrait ne pas être un membre direct du gang ?

   — C'est une possibilité. Faire partie du petit personnel est l'idéal pour récolter des infos en toute discrétion.

   Il ouvrit un tiroir et en sortit une seconde pile de documents, cette fois contenant tous les profils des gens travaillant au manoir. Elle était presque aussi grosse que la première. Une nouvelle charge de travail en plus, mais qui pourrait nous offrir la solution.

   — Il va falloir qu'on interroge tous ces gens sans éveiller leurs soupçons, dit-il. Je vais avoir besoin de ton aide.

   — J'imagine qu'on est un duo, maintenant ? Alors vous pouvez comptez sur moi.