Chapitre 3

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Elia.

Putain depuis le temps que j'avais envie de faire ça. Le planter m'a fait un bien fou !

Je savais qu'après ma prestation, les Rebels se seraient posés assez de questions pour me suivre.

Alors j'ai fait la désirer, sachant qu'ils me suivraient.

Je suis forte, mais pas immortelle.
Quasiment tous les clubs de Californie sont à ma recherche. Certains pour me vendre à mon père, d'autre pour me tuer et quelques-uns, pour me ramener simplement à mon père sous ses ordres.

Mais, être seule en Australie c'est du suicide.
C'est un des pays qui compte le plus de clubs de Bikers différent.
Rien qu'aujourd'hui, j'en ai croisé deux.

Enfin, croiser est un petit mot...

En tout cas, je n'ai pas peur des Rebels.

De toute façon, les ennemis de mes ennemis sont mes amis non ?
J'ai poignardé le vice-président des Hells Angels.
Ils ne vont rien me faire.

Après une dizaine de kilomètres avec les trois Rebels dans mon dos, je freine brusquement.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

Un homme rigole.

- Tu le sais très bien. Suis-nous Elia.

Je ris à mon tour et me retourne.

- En effet. Qui es-tu ?
- Keene. Je ne te demande pas, je le sais déjà. Dit-il avec un sourire naturel sur le visage.

***

Un énorme mur en béton se dresse devant nous.
La sécurité est maximale.
Des caméras sont posées un peu partout. Mais je suis sûre qu'il y en a pleins que je ne vois pas.

Le portail s'ouvre, donnant sur une ronde de motards, nous attendant.

Je rentre à l'intérieur du demi-cercle et les observe.

- Elia Mosca. Si on m'avait dit que je te reverrai gamine, je ne l'aurais pas cru.

J'écarquille les yeux et observe, Edric, un homme qui m'est très familier.

Il me sourit et je descends de ma moto pour m'approcher.

- Edric ? Je demande d'une petite voix.

Il m'a observé longuement, comme pour m'analyser.

- Tu es en sécurité ici. Susurre-t-il.

J'ai envie de le prendre dans mes bras.
Je l'ai connue petite, c'était un ami très proche à mon père.

- Merci. J'aimerais que personne ne soit au courant de mon passé. Je lui murmure pour qu'il soit le seul à l'entendre.

Il me couvre d'un regard protecteur et hoche la tête.
Il s'adresse alors à tous les bikers perdus.

- Je vous présente Elia Mosca. Je vous préviens les gars, elle est comme ma fille. Le premier qui la touche aura affaire à mes poings. Dit-il fermement, causant l'hilarité de tous les bikers présents.

Enfin, il aura affaire à mes poings d'abord.

- Je te présente Livia, ma femme.

Je souris et m'approche de sa femme, toute frêle. Brune aux yeux clairs, habités d'une étincelle de bonté et de bonheur.

Elle me fait penser à ma mère.

Je m'adoucis, mais je relève les yeux et tombe sur des yeux noirs. Un des bikers m'observe de loin.

Mais en le scrutant plus longuement, je reconnais l'homme de la station essence.
Je remets instinctivement mon masque d'impassibilités et me referme comme une huître.

- Voici Walton, le vice-président des Rebels. Keene et John qui t'ont suivi, qui s'occupe des transactions, ainsi que Buck, un prospect. Darcy est l'électricien du club. Alden et Alvin qui sont des frères et prospect.

S'il m'a présenté tout le monde sauf le biker de la station essence, c'est qu'il est forcément le tireur d'élite du club.
Aucun club de bikers n'a pas de tireur d'élite.

- Et Eros, le tireur d'élite.

Forcément.

Je l'observe, il a les yeux marron foncé, des cheveux de la même couleur rasés sur les côtés et bouclés sur le dessus. Une mâchoire saillante contractée et je crois, des tatouages qui dépassait de son col.
Il n'y a pas beaucoup de lumière alors je n'arrive pas à en voir plus.

Après plusieurs minutes, il m'a également présenté tous les autres du club, les bikers qui n'ont pas vraiment de fonction précise. Enfin, tous sauf les brebis et les régulières qui ne sont pas là.

***

Je remonte sur ma bécane et me stationne où Keene me montre. Les autres, repartis à leurs occupations.

- Je ne l'ai jamais vu aussi doux. Sauf avec sa Livia. Me dit Keene doucement, tandis que j'enlève mon blouson en cuir et mes équipements.
- Je le connais depuis que je suis petite. On s'est juste perdu de vue. J'ajoute en haussant les épaules l'air de rien.

Je sais qu'il doit se poser des questions, mais il comprend que si je n'en dis pas plus, c'est que je n'en ai pas l'envie.

- T'as quoi ? Vingt ans ? Raille-t-il.
- Vingt-deux pour être précise. Et toi ?
- Vingt-cinq. Comme Eros.

Je relève la tête et constate qu'il m'observe en souriant.

- Quoi ? Je demande en grimaçant.
- Il n'est pas aimable au début. Mais je te jure que tu t'habitues. C'est un vrai agneau.
- Ok. Je réponds sans m'y intéresser plus que ça.
- T'étais plus aimable avec une bouteille de vodka dans la main. Claque une voix dans mon dos. 

Grave et masculine.
Eros qui d'autre ?

- Et toi, tu l'étais plus avec la gueule fermée. Je réplique en me retournant, le foudroyant du regard.

Il fait de même, puis s'approche.

- Je ne sais pas ce que tu fous là. Mais tu viens de déclarer la guerre au Hells Angels. Alors tu n'es pas la-
- La guerre était déclarée quand Oscar a tiré sur un de tes hommes. Ne remets pas la faute sur moi. Si ton président ne voulait pas de moi ici, il me l'aurait dit. Alors fous moi la paix. C'est mieux pour tout le monde.

Il m'observe furieux et me pousse contre l'atelier du garage.

Je pouvais d'ailleurs mieux le cerner. Il avait d'ailleurs une barbe assez courte le long de sa mâchoire saillante.
Quant à sa musculature, que dire, un mètre quatre-vingt-dix de muscle.
Mais, du haut de mes un mètre soixante-dix et de mes talons de quinze centimètres, une seule tête nous séparait.
Mais sans eux, je sais bien qu'il me surpasserait de beaucoup.

- Ose me reparler comme ça et fille ou pas fille, tu vas avoir mal.

Je ricane.
Il ne fera rien.

- Eros calme-toi. Dit un des prospects que m'a présenté Edric.

Eros s'est tourné doucement vers celui-ci.

- Alvin, reste à ta putain de place de prospect.

Il l'a dit d'une voix si menaçante que ma peau s'est couverte de chair de poule et que le prospect en question a baissé la tête en s'excusant.

Eros s'est tourné une dernière fois vers moi et est parti furieux.

Putain de merde !
Je relâche mon souffle.

- Quel enfoiré !

Wind and RiskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant