Chapitre 44

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Elia.

Je bloque mon geste dans les airs.

Je suis bloquée. Je n'arrive pas à penser, à bouger, à parler.

Il y a seulement ses paroles qui résonnent en moi.

Après plusieurs secondes de blanc, je me tourne lentement vers lui et nos yeux se retrouvent.

- Je ne sais pas quoi dire. Je dis en le fixant.
- Je vais mieux maintenant. Il dit avec un petit sourire qui se veut rassurant.
- Eros... mais... je suis désolée. Sincèrement.

Je ne sais pas quoi dire.
Même en colère, personne ne peut rester indifférent à ça.

Je l'ignorais et j'ai vraiment été prise au dépourvu.

- Tant que les résultats de mes examens sont bons, ce n'est pas nécessaire de s'excuser. Il dit avec un sourire en coin.

Je comprends alors qu'il parle de décès. Quand on s'excuse avant de faire nos condoléances.

Je me braque instantanément involontairement.

Il trouve ça drôle ?

- Je plaisante. Il ricane en m'observant me refermer sur moi même .
- Hilarant. Je siffle en croisant les bras.

Il se rapproche alors de moi et m'attire à lui avec son bras sur mes épaules.

J'oublie la rancoeur, comment faire autrement, et me retourne pour le serrer de toutes mes forces dans mes bras.

- Tu es fort Eros. Et j'admire le fait que tu te serves des obstacles que tu endures, pour tirer les leçons. Elles te feront avancer et sont à l'origine de celui que tu es. Je dis en l'observant dans les yeux, peinée.

Il me regarde en silence.

Et doucement, tout en posant sa main sur ma hanche, il saisi mon menton et m'approche de lui pour m'embrasser.

Il m'embrasse avec douceur et je sens, que ce n'est pas guidé par nos pulsions sexuelles.
C'est simplement un baiser sincère et réconfortant.

Par exemple, au lieu de dévier dans mon cou quand nos lèvres se détachent, il m'observe avec un sourire et embrasse mon front.

- Une nouvelle facette de toi Elia ? Il dit en souriant.
- Et toi donc. Je réplique à mon tour, le cœur battant.

Je roule des yeux en souriant et dévie mon regard vers la route devant nous, mais je me fige instantanément.

Un motard avec une effigie peu commune nous observe de loin.

- C'est quoi ça ? Je demande sans détacher mon regard de l'inconnu devant le club.

Eros suit mon regard et se tend.

- Rentre. Il dit avec calme.

Sauf qu'en l'observant, je me rends compte qu'il ne l'est pas du tout. Ses poings et sa mâchoire sont contractés, son regard est noir et son arme est prête à faire feu au moindre mouvement.

Je descends du muret et me recule sans lâcher la silhouette des yeux.

Je ne veux pas le laisser seul devant l'intrus.

Il descend à son tour et se place doucement devant moi pour faire barrière de son corps.

Alors, l'homme remet le contact et s'en va sans demander ses restes.

Je relâche mon souffle.

- Je vais demander à Darcy d'observer les caméras. Dit Eros en me fixant, tout en posant sa main sur ma nuque.
- Qu'est-ce que c'était ? Je demande perturbée.
- Je... J'en ai aucune idée Elia. Il me dit en passant avec douceur son pouce sur ma peau.

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