Wind and Risk

Chapitre 49

Eros.

Je l'observe mais rien ne se passe.

- Aller Eros ! Bats-toi ! Il faut qu'elle se réveille. Dit Keene, en se déplaçant vers Elia pour recommencer le massage cardiaque.

Je l'observe, vide.

- Eros ! Je t'en supplie. Pleure Holly, en tombant à genoux et en plaçant ses mains devant sa bouche pour retenir ses cris.

Je les observe, me supplier du regard.

Aller Eros. Une dernière fois.

Je me redresse, embrasse le front froid d'Elia, et recommence.

Je place mes doigts sous son menton pour relever sa tête, pince son nez, fais pression sur ses joues pour ouvrir sa bouche, et pose une dernière fois mes lèvres sur les siennes.

Après je ne sais combien de temps, je donne le feu vert à mon meilleur ami de commencer le massage cardiaque.

Mais il fatigue rapidement.

- Bouge. Je dis froidement en le remplaçant.

Il se recule et m'observe, ses yeux de plus en plus désespérés.

Je commence le massage cardiaque.
Je donne tout ce que je peux.
Encore et encore.

Aller Elia.

Encore et encore.

Je perds en puissance et mon souffle devient plus saccadé.

Et quand je sens la panique, m'empêcher de bouger, je sens son corps convulser violemment.

Elia ouvre brutalement les yeux, roule sur le côté et expulse toute l'eau qui encombre ses poumons en toussant.

Elle tousse tellement violemment, que ses yeux pleurent et que ses mains tremblent.

Une fois que c'est fait, elle n'a pas le temps de nous lancer un regard, qu'elle s'écroule au sol, les yeux ouverts après avoir rendu ses tripes sur le sable.

Je m'approche rapidement d'elle et l'éloigne de son vomis avant qu'il la touche.

Et je ne saurais pas expliquer ce que je ressens quand ses pupilles entrent en contact avec les miennes. Que ses iris gris, qui me sont familier, se retrouve dans les miens.

Mais malgré toutes les émotions qui s'enchaînent dans ma tête, je ne bouge pas.

Bientôt, ses yeux dérivent et se posent sur Holly, qui court lui sauter dans les bras. Puis c'est au tour de Keene.

Keene crie en s'éloignant pour soulager la pression, Holly pleure en rigolant, ce qui fait sourire Elia, mais je ne bouge pas.

Elle a failli mourir. Elle a failli me quitter. Nous quitter. Je n'ai failli plus jamais voir ses yeux. Son sourire. Ses fossettes. Rien.

Ma gorge se serre, mes mains tremblent.
Mon souffle est court. Je n'arrive pas à respirer.

Elia se redresse difficilement et s'approche de moi comme elle peut.

- Tu... Tu paniques Eros. Calme. Elle souffle, en rampant toujours vers moi.

Puis, comme la crise s'amplifie, elle pose sa tête dans mon cou, passe ses mains dans mon dos, et s'accroche à moi pour ne pas retomber.

Je me concentre sur elle.
Sa chaleur. Son souffle. Les sensations.

J'oublie les pensées négatives, et la crise passe doucement.

Elle se recule après quelques secondes pour m'observer.

- Je suis là, Eros. Souffle-t-elle.

Je hoche la tête et doucement, le bruit de l'ambulance se fait de plus en plus proche et fort.