Wind and Risk

Chapitre 23

Elia.

Sa voix me donne des frissons.

Mais j'ai à peine le temps de voir son regard se rembrunir et son visage se fermer, que je me retrouve clouée au sol. Eros me protégeant de son torse et de ses coups de feu.

Il vise des bikers sûrement, je ne le vois pas. La seule chose que je suis capable de voir, c'est le dos musclé et contracté d'Eros.

Puis bientôt, d'autres tirs proviennent des bikers du club.

Tous les intrus sont tués un par un. Sauf le denier.

Eros me lâche, descend du toit par des passages inconnus pour moi. Puis s'approche et le cogne deux fois violemment de ses poings.

- Vous êtes qui ? Et vous voulez quoi ? Il demande à l'homme en sang.
- Je ne dirais-
- Sinon je peux te plomber comme les autres. Le coupe Eros.
- C'est son père qui nous a envoyé. Dit la victime en me lançant un regard.

Je ne sais même pas comment il peut me voir d'ici.

Mais, sa phrase m'interpelle beaucoup plus.

Ils sont venus me chercher ?
Donc ils sont d'accord avec ce que mon géniteur veut me faire ?
Il m'a retrouvé ?

La rage prend possession de mon corps et je saisis mon couteau. Sans réfléchir, je me lève, prend quelques secondes pour me mettre en position, viser puis je tire. Celui-ci se plante alors, dans ses poumons.

Il tombe au sol, puis commence à cracher du sang.
Soudainement, il est pris de convulsions puis quelques secondes après, tout s'arrête.
Son corps se détend.

Je l'ai tué...

Je commence à trembler et recule.

- Elia ? La voix de Keene me paraît lointaine.

Je l'observe mais il ne le voit pas. Tout est flou. Je vois seulement des silhouettes fines.

Soudain je sens une grosse pression sur ma joue.
Je sursaute et mon regard entre en contact avec celui d'Eros.

J'ai du m'égarer suffisamment de temps pour qu'il ait le temps de remonter le toit.

Et là, il m'a gifflé.

Putain il n'y est pas allé de mains mortes.

- Faudrait peut-être que tu nous expliques tes conneries Elia. Il gronde.

Il parle sûrement de mon père ?
Je ne peux pas.

- Non.

Mais il ne m'écoute pas et me saisit par le bras, sous le regard tantôt intéressé tantôt inquiet de Keene.

***

Je suis sur une chaise, entourée de tous les bikers. Certains me regardent en me souriant, d'autres veulent ma tête avec leurs regards furibonds.

Eros fait parti de la seconde catégorie et me fusille du regard.

- Qu'est-ce que vous voulez savoir ? Je souffle.
- Tout. Me répond Eros.

Je plante instinctivement mon regard dans celui d'Edric pour tenter de trouver du réconfort, mais il est dépourvu d'émotions.

- Si c'est ça que vous attendez, vous risquez d'attendre longtemps. Je dis en me levant et me déplaçant vers la sortie.

Alors que je fais quelques pas dos à eux et m'approche de la porte, un coup de feu devant moi m'arrête.

La porte est trouée.