chapitre 7

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Eros

J'avoue qu'en voyant ses yeux larmoyants, je n'avais pas osé jouer avec elle.
Alors je m'étais contenté de m'assoir.

Puis on a parlé.
J'ai même ris. Ça ne m'était pas arrivé depuis si longtemps.

Puis à la fin, j'ai paniqué. Et je suis parti.

Je n'aime pas sa compagnie. Et je veux que ça reste comme ça. Bien que ça m'aie fait légèrement du bien de simplement parler avec elle.

Sans prise de tête.

Je descends brutalement les escaliers et tombe sur Ashley.

- Eros. Comment tu vas ? Me demande-t-elle avec un sourire aguicheur et une voix mielleuse.

On dirait vraiment le remake raté de Britney Spears. 
Absolument pas bandant.

Alors je ne sais pas pourquoi, mais j'agrippe sa main brutalement et la fait monter dans ma chambre.

Elle m'a embrassé et j'ai furieusement approfondis son baiser.
Je l'ai plaqué contre le mur et l'ai soulevé.
Elle était très fine, alors je sentais ses seins refait se presser contre mon corps.

- Eros... Gémit-elle quand je passe ma langue dans son cou.

Putain mais elle ne peut pas la fermer.

Je grogne et la retourne contre le mur, de façon à ne plus avoir sa tête près de moi.

J'ouvre la braguette de mon jean, descend mon boxers et m'apprête à la pénétrer quand mes yeux entrent en contact avec deux billes grises, rondes de stupeurs.

Elia.

Il allait la prendre contre le mur du couloir.

Mais, c'est répugnant.

C'est ça d'être un Rebels ?

Je me dépêche de passer près d'eux pour m'enfermer dans ma chambre.
La porte juste à côté...

J'entendais tout.
Tout bonnement dégueulasse.

Et pour la faire courte ; soit elle simule, soit il porte bien son nom.

Et je penche plus pour la deuxième option...

***

Aujourd'hui c'est mon jour de repos.

J'enfile des basket de running, une tenue de sport, m'attache les cheveux puis pars courir.

Il n'y avait pas grand chose autour du club, hormis des cactus, du sable et de la terre craquelée. Mais, le club a réussi à entretenir près d'un hectare de végétation.
Alors je m'engouffre dans la forêt, bercée par les bruits de la faune et de la flore.

Le bruit des lémuriens dans les arbres, des perroquets, d'une petite cascade et même d'une rivière.

C'était magnifique et j'avais du mal à en croire mes yeux.
Comment une forêt de cette étendue pouvait être aussi humide, sachant que le reste du paysage qui l'encadre était aussi sec que le Sahara ?

Je n'ai jamais fais d'études. Je l'aurais peut-être appris ?

En me rendant compte que j'avais arrêté ma course pour observer la nature, je répartis.
Mais m'arrêtais instantanément en entendant quelqu'un parler dans mon dos.

- C'est magnifique n'est-ce pas ? Souris Keene en venant vers moi.
- Comment... Comment s'est possible ? J'arrive à dire entre deux souffles, mes mains appuyées contre mes genoux.
- Avant, toutes les terres de ce territoire, à des centaines de kilomètres à la ronde étaient identique à cette forêt. Puis les Rebels se sont installés. Nous ne gênions pas la biodiversité malgré nos bécanes. Des sentiers étaient fait pour. Mais avec le réchauffement climatique, nous avons du cibler une partie de la forêt dont nous allions nous occuper. Alors voilà pourquoi il ne reste que ça ici.
- C'est dingue. Je souffle, en observant un petit koala sur le dos de sa mère.

Puis mon regard dévia vers Keene.

Il était grand, peut-être plus petit qu'Eros de quelques centimètres.
Mais avec sa musculature sèche, ses yeux verts,  ses cheveux blonds et son grand sourire, je n'aurais jamais pu deviner qu'il soit membre des Rebels.

- Ça t'étonnes ?
- Oui. Beaucoup.
- C'est vrai que les Rebels sont souvent vu comme des criminels. Et c'est ce que nous sommes. Mais, nous ne faisons pas que ça. Et c'est vrai, que nous occuper de notre territoire est une des missions des prospects. Me dit-il.

On continue à parler pendant près d'une heure avant de rentrer vers le club.
Au diable ma course.

J'aimais parler à Keene, il était simple à déchiffrer, respirait la joie de vivre et la bonne humeur et il rigolait souvent.
En fait, c'était mon premier ami ici.
Mon seul ami.

Mais alors que nous étions dans les vapes, toujours émerveillés par la nature d'Australie, on ne remarqua pas le sang au sol.

Puis des cris déchirants et des coups de feu nous ramènent à la réalité.

Keene se tourne vers moi, saisit mes épaules et m'ordonne de me cacher dans la forêt.

Mais je ne l'écoute pas, saisi une de ses deux armes et cours pour trouver la nature des cris.

Je charge mon arme et enlève la sécurité prête à tirer.

En arrivant devant la porte du club, des dizaines de motos se dressent devant moi.
Et ce ne sont pas des Rebels.

Je cris de rage en voyant les motos des HA et entre en fracassant la porte.

Ils ne me laisseront jamais tranquille !

Mais ce que je vois m'arrête instantanément.

Ce que j'aperçois d'abord, c'est le carnage.
Des hommes, des femmes à terre.
Il devait y avoir autant de perte du côté des HA que des Rebels.

J'aurais voulu bouger, j'aurais du être prête.
Je vois ça depuis que je suis petite. J'ai grandi avec ça !
Mais voir ses femmes...

***

- Maman ! Je hurle tandis que mes larmes redoublent.
Mon cœur se comprime et je peine à respirer a cause de ma douleur.
J'étouffe.
J'essaye de me dégager, mais mon père me tient fermement contre lui.
- Tais-toi et observe ! Ricane-t-il.

Du sang... des larmes... des hurlements... et le silence.
Un long silence.

***

- Elia ! Sort d'ici ! Hurle Keene en me sortant de mes cauchemars.

Je secoue la tête et le laisse me sortir du club.

Mes mains tremblent et ma vue se brouille.

J'aimerais dire que j'ai tenu.

Que je n'ai pas laissé mes démons me rattraper.
Mes cauchemars me dévorer.

Mais c'est beaucoup trop récent.

Alors, ma vue se brouille.
Les sons se font lointains et seul le rythme de mon coeur raisonne dans ma tête.

Alors, je sombre en entendant quelqu'un hurler mon prénom.

Wind and RiskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant