Chapitre 48

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Elia.

Ma jambe me lance, elle me brûle même.
Elle est totalement bloquée et j'ai l'impression d'avoir un énorme poids qui y est accroché.

Qui me fait couler doucement.

J'ai défait mon leash car ma planche suivait les vagues et m'entraînait de force avec elle.

Sauf que maintenant, je n'ai plus rien qui m'empêche de couler. Plus rien qui me fait flotter.

Je n'arrive pas à remonter, je mets toute ma force dans mes bras mais le manque d'oxygène commence à se faire sentir. Ma force diminue et mon angoisse s'amplifie, me vidant rapidement de mes dernières ressources.

Avec les rouleaux qui me font paniquer et qui me secouent, je gaspille énormément le peu d'air que j'ai dans les poumons. Je n'en vois plus la sortie.

Mon cœur et mes poumons me brûlent. Ma tête tourne.

Chaque rouleau est plus violent que le précédent. J'ai l'impression que ça fait des centaines de minutes que je suis sous l'eau.

Je n'entends rien, hormis le bruit des vagues qui s'écrasent contre l'eau plate de l'Ocean avec fracas.

Je vais mourir.

Je commence à ne plus avoir la force de bouger la tête, plus la force d'ouvrir les yeux.

Je vais mourir.

Je tente dans un dernier espoir, de remonter à la surface avec mes bras et ma jambe valide, mais je n'y arrive pas.

C'est encore un échec.

Je vais mourir.

Un rouleau me propulse une nouvelle fois je ne sais où, et je n'ai plus la force de lutter.

Plus aucune force.

Je vais mourir.

Je commence doucement à fermer les yeux, et mon rythme cardiaque commence à ralentir.

Plus de panique.
Plus d'adrénaline.

Seulement du repos. Du silence, du calme.

Je meurs.

Je sens les vagues me bercer, la noirceur de l'Ocean devenir de plus en plus sombre sur mes paupières.

Le rythme des vagues fait bouger mon corps, comme s'il dansait. Il subit les à-coups avec légèreté, sensibilité, élégance.













Je sombre.











Je meurs.



























Eros.

Cinq vagues !
Elle n'est pas remontée depuis cinq putain de vagues.

Keene et moi sommes descendu de nos planches et Holly hurle son prénom de la plage.

- Elia ! Je crie, à m'en déchirer les cordes vocales, en évitant les vagues avec facilité.

Mon cœur n'a jamais battu si fort. Ça résonne jusqu'à ma tête.
Sans parler du moment où il s'est arrêté, quand j'ai vu la planche d'Elia remonter.

Sans elle.

Je regarde Keene en sentant la crise de panique qui commence doucement à me paralyser.

Je tente du mieux que je peux de me rassurer en me répétant qu'elle va s'en sortir. Qu'elle va bien. Que je ne la vois simplement pas en raison des vagues, mais qu'elle est remontée.

Wind and RiskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant