Chapitre 13

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Elia.

Le bar des Finks MC.

Juste pour les frissons...
L'adrénaline.

J'arrête ma moto assez loin pour qu'ils ne la voient pas, puis descends.
J'ajuste mon blouson en cuir qui ne porte aucun blason, réajuste mon rouge à lèvres d'un coup de pouce sur les lèvres et mes cheveux bouclés puis m'avance vers le bar.

Quand j'arrive devant la porte, c'est sans surprise que je suis accueilli par une femme qui part vomir ses tripes.
Une brebis sûrement.

J'entre à mon tour et observe les bikers se faire sucer par leur brebis et même baiser à même le comptoir.

Super.

J'entre et tout s'arrête.

- Putain, elle est belle cette pute. Rigole un gros lourd, puis fait rire les autres.

Je serre la mâchoire et me retiens de le flinguer. Je suis dans une merde pas possible si je le fais.

J'ignore et me déplace vers le bar.

- Un whisky.
- Pas de soucis ma jolie. Dit-il en faisant mon verre à la seconde.

Il augmente la musique et le bar devient un club. Les brebis dansent toutes.
Et malgré l'envie de ne pas leur ressembler, je commence à le faire aussi.
Mais pour moi.

Des mains se posent sur mes hanches et je me tourne.
Je tombe sur un mec qui doit avoir l'âge de mon père et grimace de dégoût.

- Vire tes mains si tu ne veux pas que je te les coupe. Je siffle en le fusillant du regard.

Il m'observe avec un désir dans les yeux. Mais une brebis se frotte à lui et il se concentre sur elle.

Enfin.

Je recommence à danser et enchaine les verres autant que recaler les lourdingues qui se frottent à moi.

Tous les souvenirs s'enchaînent dans ma tête.
Ma mère qui m'aide à choisir ma robe pour les occasions, me fait ma pizza préférée pour mon anniversaire, m'achète les gâteaux au chocolats que j'aime tant.
Mon père, qui m'enferme dans la salle noire avec ce monsieur, m'apprend à tuer, m'offre des armes que je suis incapable de refuser.
Edric, qui me protège, regarde ma mère avec bonheur tandis qu'elle sourit, me fait danser, m'aide à comprendre mes devoirs, me conseille quand je lui raconte mes histoires avec mes amies.
Puis ma mère qui trompe mon père, Livia abattue, mon père qui me fait subir des choses encore plus violente, qui m'insulte chaque jours, qui me regarde avec dégoût, me frappe, frappe ma mère. Ma mère qui décède devant moi.

Comment ma vie a pu déraper à ce point ?

Je me reconcentre sur la danse et mes verres.

J'en veux un autre.

Je marche vers le bar mais ma tête tourne.

Putain j'en ai bu combien ?

- Un Whisky ! Je demande au barman en m'appuyant sur le comptoir et mets ma tête dans mon coude pour essayer de diminuer mon mal de crâne.
- T'as déjà beaucoup bu chérie. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
- Rien à foutre. Donnes moi mon verre. Je marmonne.
- Non.
- Aller, arrête de faire chier ! Je sors en me redressant et écartant les bras.

Mais en voyant qu'il n'est pas décidé, je change de tactique.
Enfin, c'est l'alcool qui me perturbe et me fait faire des choix complément opposés à ce que ma conscience m'ordonne.

- Hey toi... T'as un verre ? Je demande à un des biker.
- Regarde la pute est complètement arrachée. Dit un mec à l'autre bout du bar.

Je me contente de lui faire mon meilleur doigt d'honneur tout en restant concentrée sur le barbu devant moi.

- Alors ?
- Suis-moi. Sourit-il.

Même si je suis un petit peu bourrée faut pas me prendre pour une conne.

- Je suis bourrée, pas débile. Je lui crache.

Mais il saisit mon bras, tout sourire perdu.
Des acclamations l'encourage.
Il commence à me traîner vers une porte extérieure, mais mes réflexes reviennent et je lui fais une clé de bras.

Il me lâche dans un hurlement et je m'écrase au sol.
Je me relève difficilement et saisi son verre.

- Viens là espèce de petite salope. Dit-il menaçant.

Mais je me retourne et lui envoi son verre de rhum en plein front.
Il s'écroule au sol à son tour et j'observe la vingtaine de mec se lever.
Leurs yeux sont noirs de haine et leur mâchoire est contractée.

Oh merde.

Je recule mais un gros corps m'arrête.
Je me tourne et voit un des biker.

Je ne réfléchis pas et lui envoi mon poing dans la mâchoire, mon genou dans ses couilles et une fois qu'il est plié en deux, je lui donne un coup de jambe dans les côtes et il s'écroule au sol.

C'est la seule chose que mon père m'a appris. Me battre et me défendre.

Mais quand je réalise que j'ai empiré mon cas je recule doucement et les observe tous.

Merde, merde, merde...

Mais encore une fois mon corps butte contre quelqu'un.
Mais c'est dur cette fois.

Je me retourne et écarquille les yeux de surprise.

Évidement.

- Le premier qui la touche se prend une balle dans la tête c'est clair ? Il siffle plus que furieux.

Mon corps se détend.
Si Eros est là, normalement rien ne pourrait m'arriver.

L'alcool me fait délirer complet.

- Un Rebels dans notre bar, les miracles existent. Ricane le barbu qui s'est pris un verre dans la tête, en se relevant.

Eros ne répond rien et se contente de le menacer du regard.

- Et pour ta pute-

La balle part et il s'écroule, cette fois si avec une balle dans la tête.

Putain de merde.

Je recule encore plus pour m'approcher de Eros qui se contracte à mon contact.

J'ai fais de la merde je crois.

J'ai presque envie de rire à cause de l'alcool.

Mais en voyant le regard noir de mon garde du corps, je me retiens.

Oups...

- Quelqu'un d'autre veut dire quelque chose ? Il demande en les regardant avec une menace silencieuse.
- Tu crois vraiment pouvoir partir avec la fille sans problèmes.
- Bah je t'avoue, que franchement, votre club qui compte vingt membres est loin de me faire peur. Vous êtes reconnus pour baiser toute la journée, pas pour autres choses. Je pense que si vous étiez vraiment dangereux, on dirait autre chose de vous. Il ricane mauvais.

Je ricane aussi mais son regard noir m'arrête.

- Tu sors. Je te rejoins.

Alors je sors tant bien que mal et vais vers ma moto.

Ok... il aurait peut-être pas du me laisser, seule et bourrée dehors.

Wind and RiskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant