Chapitre 31

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Elia.

J'ai attendue. Pendant longtemps.
J'ai compris la situation.
La perte d'Eros.

Et malgré nos engueulades, l'envie de le tuer qui est quasiment omniprésente, sans lui je ne serai pas là.

Alors, si je le perds, je ne sais pas ce que je ferai.

Tandis que je repensais à tout, mes larmes sont montées et certaines ont coulé.

Je repense à tout.
Ma mère, mon géniteur, ma fuite, les retrouvailles avec Edric et tout ce qui a enchaîné.

En si peu de temps, j'ai vécu énormément de choses et la seule stable que j'avais dans ma vie, c'était la colère d'Eros.

Après je ne sais combien de temps, Keene arrive sur la moto de John, qui est derrière lui.

Heureusement que j'ai arrêté de pleurer y'a un moment.

Ils descendent et m'explique que Keene est revenu chercher la moto d'Eros.

J'ai mal.
J'aurais préféré que ce soit Eros qui vienne la chercher.
Mais il ne faut pas se voiler la face.
C'était juste du déni, évidement qu'il n'aurait pas pu le faire.

Même John ne fait aucun commentaire.
Tant mieux.

Il démarre et il reste seulement Keene et moi.

- Elia, comment t'as fais ça ? Il me demande, en s'asseyant à côté de moi et avec une voix blanche.
- J'ai été éduqué de façon assez, unique. Alors, je sais faire ça. Je dis avec assez de facilité.
- De façon unique ? Il dit en m'observant intéressé.

Je ne comprends pas pourquoi j'ai envie de me confier à Keene. Mais, j'ai ce sentiment de confiance avec lui.

- On me l'a expliqué. (J'attends quelque secondes puis reprends difficilement.) Puis, pour que j'apprenne plus vite et que je retienne mieux, ils m'ont laissé un homme qui m'a ouvert la cuisse. J'ai dû tout faire sur moi. Ils sont venus me chercher quatre heures après. Si je n'avais pas écouté et pas retenu la leçon, je serais morte. Je dis froidement.

Les souvenirs remontent doucement.

Comme Keene ne dit rien, je me tourne vers lui. Il a la bouche ouverte, les yeux écarquillés et il me fixe.

- Mais c'est horrible Elia. Il souffle.
- C'est mon histoire.
- C'est qui " ils " ?

Mais, je ne réponds pas.

Il comprend mon silence et place un bras sur mes épaules pour me ramener contre lui.

- C'est triste Elia, mais Eros a eu de la chance que tu sois là.

Je hoche la tête silencieuse et il continue :

- Comment tu as su qu'il était là ? Il demande avec une voix douce.
- Je l'ai tracé.
- Tu l'as quoi ?! S'étrangle-t-il en écarquillant les yeux.
- Il a posé un traceur sur ma moto. Alors, j'ai fait pareil. Je dis en haussant les épaules et en souriant tristement à ce souvenir.
- Mais, t'es complément barge. Il ricane après plusieurs secondes de silence.

Je hausse les épaules en me laissant aller et rigolant avec lui.

Après plusieurs minutes il me propose de rentrer. Et même si je n'ai aucune envie de retrouver les autres, de les voir affectés par l'agression d'Eros, j'accepte.

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