A T W A N E E - Næsor ( T.1 )

Chapitre 4 - Cours ou meurs

Oshana était tétanisée sur place, elle fixait la tête de l'homme décapité depuis une bonne poignée de secondes. Les cris des soldats résonnaient dans sa tête.

Aussitôt, elle se força à détacher son regard du cadavre et se leva discrètement. Elle devait partir.

Maintenant.

Où elle serait la prochaine.

Son cœur battait à tout rompre, elle fit de son mieux pour ne pas paniquer et garder son sang-froid. Elle s'éloigna sans se soucier des bruits qu'elle faisait, les soldats étaient si bruyants qu'ils ne pouvaient pas l'entendre.

La voix de la femme s'éleva, elle ordonna à ses soldats une chose que l'adolescente ne put comprendre.

Oshana courut aussi vite qu'elle pouvait, c'est seulement maintenant qu'elle réalisa à quel point elle était loin de chez elle.

Elle avait toujours été rapide mais elle ne s'était jamais sentie aussi lente. Les battements de son cœur s'accéléraient de plus en plus. Qui étaient-ils ? Pourquoi l'avoir tué ? Qui était-elle ?

Celle au regard glaçant et aux cheveux neige. Elle était définitivement celle en  charge.

Les questions se multiplièrent dans sa tête, mais elle savait qu'elle devait partir le plus vite possible. Elle avait un très mauvais pressentiment.

Que leur voulaient-ils ? D'où venaient-ils ?

Les rues étaient totalement désertes, on pourrait se croire dans un lieu paisible.

Mais ce n'était pas le cas.

Petit à petit, des bruits s'élevèrent brisant le silence. C'était le bruit de milliers de soldats arrivant en hurlant. Oshana tourna la tête, elle vit des points blancs avancer.

Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître les soldats vus plus tôt. Elle regarda autour d'elle, cherchant un endroit où elle ne serait pas à découvert, paniquée.

Elle se précipita vers une étroite ruelle avec des bennes à ordures qu'elle venait d'apercevoir. Elle se colla au mur en tentant de reprendre un rythme de respiration normale.

Les cris semblaient de plus en plus proches ce qui ne fit qu'augmenter son inquiétude. Elle jeta un coup d'œil aux soldats, ils s'étaient très proches. Trop proches.

Elle recommença à courir de l'autre côté de la ruelle. Elle devait arriver chez elle avant qu'il ne soit trop tard.

Oshana, sous l'effet de l'adrénaline, courait de plus en plus vite, mais elle réalisa avec horreur qu'elle ne savait plus où elle était. Elle avait fui sans faire attention mais à présent elle ne reconnaissait plus les alentours.

Elle se stoppa brusquement regardant autour d'elle, tentant de chercher les moindres indices qui pourraient l'aider à retrouver son chemin.

À cet instant précis, elle haïssait son sens de l'orientation. Elle jura, elle entendait les soldats encore mieux et leurs cris l'empêchaient de réfléchir correctement.

Elle reprit sa course, espérant retrouver son chemin. Sa respiration était saccadée et ses jambes étaient sur le point de lâcher. Elle se stoppa alors pendant quelques secondes.

Elle se mit contre un mur et observa une personne qui marchait paisiblement. Oshana se rendit compte que c'était son voisin.

Qu'est-ce qu'il foutait dehors alors que l'alarme avait été sonnée ?

Elle se rappela soudainement qu'il n'avait pas pu entendre l'alarme, il ne pouvait pas car il était sourd.

Le vieil homme faisait sa promenade quotidienne alors qu'il y avait des soldats meurtriers sûrement à la recherche de nouvelles victimes.