Chapitre 5 - Fuite presque parfaite

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Oshana mit sa main sur sa cuisse, tentant d'empêcher un maximum de sang de s'échapper.

Elle grinça les dents de douleur avant de tituber jusqu'à l'escalier. Elle monta l'escalier en peinant. Une fois arrivée en haut de l'escalier, en s'aidant des murs, elle avança jusqu'à la salle de bain et y entra.

Elle ouvrit les placards et les tiroirs en fouillant, au passage elle renversa quelques boîtes de médicaments. Elle trouva un rouleau de bandages propre ainsi qu'une bouteille de désinfectant datant de dix années plus tôt.

L'adolescente ne se servit que du bandage qu'elle enroula autour de sa cuisse pour ne pas perdre trop de sang. Heureusement, la lame ne l'avait que frôlé si elle s'était plantée profondément, elle se serait vidée de son sang et ça ne serait pas joli.

Oshana serra les poings et se releva avant de repartir au salon, en tentant d'ignorer la douleur.

Elle ne pouvait pas rester ici indéfiniment, il fallait qu'elle retourne chez elle. Mais avec la quantité de soldats dehors c'était dangereux.

Oshana balaya la pièce du regard quand son regard s'arrêta sur le cadavre du soldat, une idée germa dans son esprit.

Elle retira le casque qui couvrait le visage du soldat et lui piqua aussi sa combinaison blanche, en espérant de tout cœur qu'il avait des vêtements en dessous.

Oshana mit le casque sur sa tête et s'habilla de la combinaison, par-dessus ses propres vêtements. Ainsi, elle paraissait inaperçue parmi les autres soldats et elle ne risquait plus autant de se faire attaquer.

Elle n'oublia pas de prendre aussi ses gants blancs. En fouillant dans les poches de la combinaison, elle trouva une autre arme, dont elle n'avait aucune idée de comment utiliser.

Elle n'éprouva aucun scrupule à utiliser les vêtements du soldat étant donné qu'il avait tenté de la tuer.

Le visage du soldat donnait d'ailleurs froid dans le dos. Il était couvert de cicatrices et blessures, il avait des cheveux noirs aussi sec que de la paille et la lèvre fendue.

Ses yeux sans vie étaient tournés dans la direction d'Oshana.

- Finalement je préférais quand je voyais pas ton visage, dit celle-ci, indifférente.

Avant de partir, elle attrapa le bras du soldat avant de le tirer dans un endroit dissimulé de la pièce.

Le contact humain avec un cadavre la répugnait au plus profond d'elle, mais si un autre soldat inspectait les lieux, il allait trouver le cadavre de son collègue d'homicide, il pouvait alerter les autres et ça allait la compromettre alors qu'elle n'était pas responsable.

Elle sortit de la maison en toute discrétion et en prenant des précautions, mais sa cheville tordue et sa blessure à la cuisse la ralentissaient considérablement.

L'adolescente reprit son chemin en courant. Le casque était si étouffant qu'elle se demandait comment le soldat faisait pour respirer et sa vision était réduite à cause de l'épaisse matière ayant servi à faire le casque.

Oshana put apercevoir les autres soldats qui couraient en hurlant et brandissant leurs armes, beaucoup enfonçaient les portes des maisons.

Elle entendait les cris des habitants se mêlant à ceux des soldats. Elle remarqua aussi que certains habitants étaient emmenés autre part et n'ont pas assassinés froidement.

Où pouvaient-ils emmener les habitants ?

Pourquoi certains étaient destinés à mourir tandis que d'autres non ?

Oshana continua sa course infinie, le plus vite elle arrivait chez elle, le plus vite elle pourrait s'assurer que Enaël et Nawin allaient bien.

À chaque fois que ses jambes étaient sur le point de lâcher, elle pensa à son petit cousin et à son meilleur ami. Elle espérait aussi que sa mère n'était pas revenue, car si elle était revenue, elle risquait de se faire tuer.

A T W A N E E - Næsor ( T.1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant