A T W A N E E - Næsor ( T.1 )

Chapitre 26 - Bombe à retardement

— C'est un avertissement. Une menace de mort, réalisa Oshana à voix basse.

Ses pensées se succédaient de plus en plus vite, l'esprit fonctionnant à toute allure. L'image du cadavre se marqua dans son esprit et son cœur cessa de battre.

Nawin tourna la tête vers elle avant de river ses yeux écarquillés sur le cadavre ensanglanté.

Eumelia et Aslan étaient tout autant horrifiés. Leurs visages choqués en témoignaient.

Aiden se posta à côté d'Oshana avant de murmurer, brusqué :

— Tu as tout compris.

Il s'arrêta et déglutit avant de reprendre :

— C'est leur manière de vous prévenir du pire.

Ils échangèrent un regard tendu. La foule était de plus en plus bruyante sous la réalisation de ce qu'il venait de se passer.

Une femme hurlait, les larmes coulant sur son visage défiguré par la rage :

— Ce sont eux les coupables ! Ils ont tué mon fils !

Il était clair qu'elle désignait les Næsoriens comme les coupables.

Après tout, qui d'autre ?

Révoltée, elle continua de pousser des cris mêlés de colère et de souffrance.

La foule s'agitait de plus en plus, telle une bombe à retardement. Les voix montaient, la tristesse et la peur laissaient place à la colère.

Mitigés, Oshana et ses amis observaient la situation. Quand Oshana, à moitié perdue dans ses réflexions, prit la parole, les sourcils froncés :

— Aiden. Il faut que tu t'en ailles. Maintenant, dit-elle soudainement.

Elle le poussa en arrière, l'air soudainement tendue. Aiden détacha son regard du cadavre et la regarda, confus.

— La situation va dégénèrer comme dans le vaisseau, ils vont déverser leur colère sur toi, expliqua Oshana en l'incitant à reculer.

L'expression sur le visage d'Aiden se transforma, devenant indéchiffrable. Il hocha la tête, hésita un instant, avant de se décider de faire demi-tour.

Eumelia s'empressa de l'accompagner et les autres s'observèrent avec un regard qui voulait tout dire.

— C'est de leur faute ! s'écria une voix dans la foule.

— Si ça continue comme ça, on va tous finir morts ! hurla une autre.

Des approbations retentirent sans la foule révoltée. Des poings se levèrent.

— On ne peut pas se laisser faire plus longtemps que ça, dit un homme.

— Ils ont encore nos familles à leur merci sur Umanis ! rappela une autre personne.

Oshana, Nawin et Aslan, observèrent la situation d'un air inquiet. Des cris de révolte résonnaient. Les approbations étaient de plus en plus nombreuses.

— On doit venger nos morts ! vociféra une voix.

Aslan prit la parole, les sourcils froncés :

— Il faut faire quelque chose. Ils veulent leur revanche mais cela va juste mener à plus de morts.

— Une fois que ça commence, ça sera un cercle vicieux, articula Oshana, stressée.

Bien que dans le fond, elle ne pût s'empêcher de ressentir un sentiment d'injustice lui tordre les entrailles, elle savait que la vengeance n'était pas la solution.