Chapitre 7 - Atwanee

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Une tête décapitée à l'état de décomposition reposait sur un pic de bois couvert de sang. C'était la tête de Tal Nigel.

Elle était constamment présente comme un avertissement de ce qu'il leur arriverait s'ils n'obéissaient pas. La menace planait constamment au-dessus de leurs têtes.

Ils n'avaient pas d'autres choix.

Tout le monde, absolument tout le monde, ne les doutait plus. Ils faisaient tous attention à leurs gestes par peur de finir six pieds sous terre.

C'était une journée aux nuages gris. Les habitants travaillaient sans relâche, nuit et jour, suivant le plan de la construction de l'arme méticuleusement.

Oshana était épuisée. Cela faisait des jours et des nuits qu'ils étaient forcés à construire cette arme effrayante. Ils n'en savaient pas la raison.

Mais cela ne pouvait pas être bon.

Contre qui cette arme serait utilisée et pourquoi.

Si l'un d'eux tombait de fatigue, cette personne serait aussitôt enfermée pendant un moment et revenait des heures plus tard n'osant plus fermer l'œil.

Oshana était à bout de forces et secouée d'inquiétude. Sa mère n'était toujours pas revenue, cela faisait des jours qu'elle avait disparu.

Sa mère pouvait être n'importe où. Elle pouvait être parmi eux mais à cause de la quantité de personnes, Oshana pouvait ne pas l'avoir répérée.

Ou alors elle avait été assassinée froidement par l'un de ces soldats.

Oshana chassa cette hypothèse de sa tête, ne voulant plus y penser.

Son corps était courbaturé douloureusement, la fatigue menaçait de l'emmener à tout moment.

Les soldats avaient dit qu'ils repartiraient seulement une fois que l'arme était finie. C'était la seule pitoyable motivation des habitants.

Ce temps semblait infini. L'arme qu'ils devaient construire était très élaborée et sa construction totale prendrait des mois.

Ils avaient le droit à un repas par jour, le nécessaire pour survivre mais cela n'améliorait en rien leur efficacité.

Mais c'était suffisant pour les affaiblir et empêcher une rébellion.

Les soldats passaient leur temps à les surveiller et donner des instructions.

Ils étaient tous piégés dans leur propre ville. Personne ne savait où et quand serait cette arme utilisée, ou encore contre qui.

Mais une question encore plus mystérieuse que les autres, restait dans les pensées.

D'où venait ces personnes?

Ils parlaient une autre langue, s'habillaient différemment et avaient une apparence différente. Un dernier détail à considérer était le fait qu'ils étaient venus de l'espace sur des vaisseaux.

Cela signifierait-il qu'ils existaient une autre espèce, à part celle des Humanis?

Oshana tenta de faire disparaître cette question de son esprit et de se concentrer sur sa tâche. Elle devait s'occuper de trier des matériaux, rien de bien fatiguant mais sans des nuits de sommeil complètes elle était quand même fatiguée.

Soudain, un cri parvint à ses oreilles. C'était le cri d'un enfant. Oshana tourna la tête, le bruit ayant capté son attention d'autres personnes autour d'elle l'imitèrent.

Un soldat était en train de crier sur un enfant qui n'était autre que son petit cousin. Il tenait fermement par le bras Enaël et vociférait des mots dans une langue étrangère tandis qu'Enaël pleurait.

A T W A N E E - Næsor ( T.1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant