The Witcher - new romance/adventure

Chapitre 9

Plusieurs semaines avaient passées depuis notre "moment d'égarement" à Geralt et à moi. Au début, nous étions toujours gênés en la présence de l'autre, puis la tension avait finalement fini par s'atténuer pour se transformer en franche complicité. Je nourrissais bien sûr toujours des sentiments forts pour le sorceleur blond, mais je les cachais si profondément, que nul ne s'en doutait. Personne sauf Ciri, bien évidemment, qui semblait lire en moi comme dans un livre ouvert. Mais la jeune fille avait vite compris que je ne souhaitais pas en parler, et son soutien, était toujours silencieux. Désormais, je me concentrais essentiellement sur l'accompagnement et la formation de la jeune princesse, que je considérais comme ma petite soeur. 

Ainsi, Cirilla et moi passions de longues heures à nous entraîner, tantôt à chasser en forêt, tantôt à combattre sur le terrain d'entraînement. Ciri avait une telle détermination qu'elle progressait rapidement. Mais pas assez aux yeux de Geralt qui semblait toujours vouloir la couver, comme un poussin venant d'éclore de sa coquille.

Mais Ciri était forte, bien plus forte que ce que les sorceleurs de Kaer Morhen ne voulaient l'admettre. Un jour, alors que nous étions partis sur le terrain avec Ciri, Geralt et Lambert pour pister et tuer un énième monstre, nous tombâmes sur une femme rousse, vêtue élégamment de vert et d'or. Sa peau caramel était réhaussée par une longue crinière de feu et de longs cils épais, à n'en pas douter, cette femme avait été très belle. Je dis avait été, car j'avais remarqué une marque de brûlure dans son cou, que la femme avait caché aussitôt d'un revers de la main en me lançant un regard courroucé. J'étais encore une fois, trop observatrice et pas assez diplomate. Mon regard appuyé sur sa marque l'avait contrarié on dirait, et elle ne s'adressait plus désormais qu'à Geralt, ce qui m'agaçait prodigieusement. 

"Vous vous connaissez" demanda soudain Ciri, ce qui les coupa dans leur conversation. Triss esquissa un petit sourire gêné tandis que Geralt cherchait ses mots. "Geralt ?" insista la jeune princesse. Je sentis au ton de la jeune fille blonde qu'elle n'appréciait guère, au moins autant que moi, la nouvelle venue.

Geralt nous présenta alors "Triss" qui était une magicienne qui avait autrefois aidé Kaer Morhen et notamment Vesemir. Je me demanda aussitôt si elle avait connu mon père... Mais je me garda bien de lui poser la question. Il était trop tôt pour tisser des liens avec cette inconnue. Et puis c'était une magicienne, et naturellement, je me méfiais d'elle...

Tris rentra avec nous à la forteresse, où elle fut accueillie chaleureusement par Vesemir, qui semblait heureux de retrouver une ancienne alliée. Je me détendis un peu. Les garçons semblaient également connaître Triss et la charriaient gentiment. Dans mon coin, je les observais discrètement, j'avais de déterminer qui j'avais en face de moi et si cette nouvelle dans la bande était digne de confiance ou non... Finalement, à la fin de la soirée, je trouvais la femme rousse presque agréable, si on omettait le fait qu'elle était justement une magicienne et que je détestais de manière quasi viscérale tout ce qui me rappelait de près ou de loin ma mère. Triss devait le sentir car elle s'adressait à moi avec beaucoup de précautions, ce qui rendait nos échanges assez courts et superficiels. Néanmoins, elle s'était montrée très douce avec Ciri et à l'écoute, les garçons semblaient sincèrement l'apprécier, et plaisantant franchement avec elle. Tous sauf Geralt, qui ne plaisantait jamais comme chacun le savait. Je la détestais donc un tout petit peu moins. Enfin ça, c'était avant l'épisode avec Geralt...

Quelques heures plus tard... 

Après avoir longuement discuté avec Ciri dans son lit, je regagnais mes appartements quand j'entendis au loin les voix de Triss et Geralt discuter dans le couloir. Piquée par la curiosité, je décida d'écouter ce qu'ils se disaient... et je fus surprise par la teneur de leur conversation. 

"Passe la nuit avec moi Geralt..." avait proposé Triss d'une voix douce et entraînante. Geralt avait hésité, trop longtemps à mon goût, avant de finalement décliner la proposition de la magicienne. Mais malheureusement pour moi, j'avais suivi leur échange, j'avais vu et entendu l'hésitation de Geralt, ce qui me brisa une seconde fois le coeur. J'allais rebrousser chemin pour gagner par un autre moyen ma chambre quand je rentra maladroitement dans une armure de sorceleur. Le cliquetis du métal résonna dans le couloir, occupé par Triss et Geralt. Pour la discrétion, c'était fichu. Je me résigna donc à avancer vers eux, l'air aussi naturelle et peu coupable que possible. Alors que je passais devant eux, Triss me souhaita bonne nuit, j'hésita quelques instants, avant de finalement répondre " à vous deux aussi " avant de continuer mon chemin. J'avais croisé les yeux flamboyants de Geralt en passant, et lui avais lancé au passage un regard furieux. 

Une fois dans ma chambre, je m'étais aussitôt couchée sur le lit pour ressasser mes pensées concernant Geralt de Rives. Je croyais avoir éteint, ou du moins, bien enfoui, mes sentiments pour lui. Or, l'épisode de ce soir avec Triss, me confirmait que je n'étais vraisemblablement pas, passée à autre chose. Puisque j'étais jalouse. Bêtement et pour de mauvaises raisons, puisqu'il avait finalement refusé ses avances, jalouse. Moi, une sorceleuse, la fille du grand Alaric, je m'étais abaissée à avoir des sentiments amoureux pour un autre sorceleur... alors que c'était tout simplement interdit et impossible, de part notre mode de vie et le serment que nous avions prêté. J'étais décidément bien stupide et je m'en voulais à moi même de ne pas avoir su esquiver cette attaque du destin. Pour me changer les idées, je décida de me relever pour lancer des couteaux, c'était mon activité favorite pour me détendre. Soudain, j'entendis trois coups toquer à ma porte, puis, je vis la poignée lentement se tourner pour s'ouvrir...