PART 1 ; Prologue : brèche entre le soleil et la pluie

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Shoto courrait le plus vite qu'il le pouvait alors qu'il entendait une lourde respiration se rapprocher de lui. Il tenta de créer une rampe de glace pour aller plus vite, comme son père le lui avait appris, mais ça ne fit que le ralentir. Il tenta alors s'arrêter pour reprendre la course avec ses petites jambes sauf qu'il se les prit dans sa glace et tomba à plat ventre, s'égratignant les genoux et permettant à la respiration de le rattraper. Elle n'hésita pas une seconde avant de lui attraper violemment les cheveux pour le soulever. Lorsque ses pieds quittèrent le sol et que son assaillant eut son visage au niveau de ses yeux, essoufflé, il regretta plus qu'amèrement de ne pas être rentré aujourd'hui plus tôt à la maison.

Pourtant, il détestait plus que tout sa maison. La période où il se précipitait après ses cours pour y rentrer était révolue depuis presque 1 ans. L'entraînement avec son père ne débutait pas avant tard le soir, à cause de son travail le forçant à faire des patrouilles jusqu'à tard, alors il avait bien le temps de profiter de son après-midi. Sa mère venait le chercher à la sortie de l'école, et ils allaient à la plaine de jeux proche de celle-ci. Il s'était fait quelques amis là-bas avec qui il jouait pendant que sa mère parlait avec la mère de ses amis. Elle lui disait souvent que les amis, c'était important car il les garderait pour la vie, alors malgré sa timidité il essayait de s'en faire. Et c'était hyper chouette, il pouvait jouer au héros avec eux ! Même s'il ne pouvait pas toujours être All Might...

Ils avaient aussi l'habitude, une heure après, de rentrer à la maison pour pouvoir manger son bon goûter. Elle prenait toujours le soin de préparer un délicieux goûter sucré pour lui et ses frères et sœurs ! Et, bien qu'il le mangeait séparément d'eux, il était très heureux de pouvoir profiter d'une petite sucrerie. Ensuite, après ses devoirs et des exercices d'échauffement (à la demande de son père), sa mère lui faisait plaisir et le laissait regarder sur ses genoux les informations du jour sur All Might ! Rentrer à la maison représentait la douceur et une ambiance chaleureuse.

Mais ça c'était avant. Avant que sa mère ne pète les plombs à cause de son géniteur, lui jette de l'eau bouillante sur son côté gauche et soit interné dans un hôpital psychiatrique. Maintenant, rentrer à la maison, c'était froid et douloureux. Le temps avant l'entraînement ne semblait plus qu'un temps à rebours long à s'écouler. Il traînait les pieds en sortant de l'école, car il ne voulait plus aller chez lui. Sa mère ne lui préparerait pas un goûter, elle ne l'aiderait pas pour ses devoirs, ne le féliciterait pas pour ses échauffements, ne lui donnerait pas du baume en cœur lorsqu'il déprimait à l'idée de s'entraîner et ne lui ferait pas un câlin alors qu'ils regarderaient une autre nouvelle sur All Might. Non, la seule chose qui l'attendait était une barre énergisante à mauvais goût (son père n'achetait plus aucune sucrerie répétant que sa mère lui abimait son corps avec des saloperies) et des échauffements longs et ennuyeux. Même plus d'informations du jour d'All Might ! Son père lui avait confisqué la télécommande après l'avoir surpris à le regarder (étant donné que sa mère n'était plus là pour lui rappeler que l'heure passait et que c'était bien trop passionnant). L'égo de son géniteur ainsi brisé, il avait décidé de punir son fils en le privant à vie de télé. De toute façon, selon lui, il n'y avait que des conneries à la télé et il ferait mieux de s'entraîner plutôt que de s'abrutir avec cette merde. Ceci marcha comme excuse pour beaucoup de choses : jouer avec ses peluches, faire des bracelets ou jouer à la dînette, qui se résumait à une perte de temps idiote pour son père et finissait brûler dans ses mains.

Son père ne lui laissait que des activités que lui trouvaient intéressante, c'est-à-dire que des choses ennuyantes. Si son fils avait autant de temps avant qu'il ne s'entraîne, il fallait au moins que ce soit un minimum productif ! Et privé de toute source d'amusement pour lui, il avait encore moins envie de venir.

Chez lui, il était seul et puis il avait mal lorsque son père était là.

L'entraînement était de plus en plus dur et douloureux, et sa mère n'était plus là pour arrêter son géniteur dans sa folie. Il finissait souvent blessé et épuisé à cause des exercices bien trop compliqués et de l'heure très tardive pour un enfant de 6 ans. Maintenant, il avait constamment mal quelques parts (si on oubliait la douleur courante de ses articulations) et il n'avait plus aucun bisou magique pour le soigner. Sa joue était enflée à cause d'un coup-de-poing de son père qu'il n'avait pas su parer, son pied était écorché à cause d'un de ses pics de glace qu'il s'était pris et son ventre lui faisait atrocement mal à cause d'un coup de genou de son père qui l'avait fait vomir.

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