Épilogue : nouveau monde

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- Je suis rentré ! S'écria Shigaraki, après avoir ouvert la porte.

Il enleva ses bottes, fit attention à ne pas faire entrer trop de poussière et s'avança dans la maison.

- J'ai réussi ! J'ai enfin trouvé le morceau de bois qui nous manquait ! On peut partir, on va vraiment partir !

Il avança rapidement dans le long couloir sombre, composé de mur en métal rouillé et de longs tuyaux de couleur. Il arriva finalement à la seule et uniquement pièce de leur maison : un lieu qui ne devait pas avoir plus de 3 mètres carrés, remplit majoritairement par une vielle table servant de bureau, composé des mêmes mur sale et rempli de tuyaux, à la différence que maintenant on voyait où ils menaient ; une grande capsule cylindrique qui servait à placer un nomu.

- N'est-ce pas, Shoto ?

Celui tourna la tête vers Shigaraki, aucune expression sur le visage. En même temps, difficile de les lire. Son beau visage symétrique avait été remplacé par un visage de nomu : aux dents disproportionnées, aux yeux ressemblant à ceux de Black Mist, à la peau bleue et avec de la glace et du feu poussant sur ses épaules et arrière bras. La seule différence avec les autres nomus était qu'il n'avait pas irrationnellement grandi et que les bas de son corps restaient également dans les statistiques humaines. Sûrement parce que c'était un nomu qui ne s'était pas formé à partir de plusieurs corps, mais à partir des cendres d'un seul.

Lorsqu'il avait enfin compris qu'il n'arriverait jamais à faire revenir Shoto, il avait relevé les yeux vers les héros. Peut-être qu'il espérait qu'on vienne le sauver, qu'il y ait une solution miracle à la mort de Shoto ? Mais rien, il n'avait plus personne face à lui.

Il ne faisait qu'à de la poussière.

Les héros, les restes de la ville qu'il y avait derrière, Girantomata qui était censé le rejoindre depuis bien longtemps, la league avec lui et le skate-park qu'il avait pris la peine d'épargner ; tout cela s'était volatilisé.

Tout n'était plus que destruction.

Il s'était relevé en pleurant, avait récupéré le maximum des restes de Shoto, et avait marché, longtemps, désespéré de trouver quelqu'un.

Il avait erré durant des mois et la seule chose qu'il trouvait sur son chemin était de la poussière. Même ce qu'il s'était promis d'épargner avait disparu : il ne restait plus rien de sa base, ni du dortoir de Yuei, ni de la ville où ils avaient été mangé. Tout était détruit.

Il aurait dû être heureux : après tout, c'était ce qu'il voulait depuis le début de l'histoire ! Enfin réussir à mettre la main sur le corps de Shoto et le voir peu à peu se désintégrer, effacer toute cette société mensongère remplie des héros qui le répugnait tant et détruire tout pour cesser cette pulsion à l'intérieur de lui qui le rendait malade.

Mais il ne l'était pas. Car, maintenant, il comprenait que tout ce qu'il voulait était de vivre avec Shoto. Car il comprenait l'importance de la league pour lui. Car les souvenirs heureux du monde d'avant le hantaient à chaque fois qu'il fermait les yeux. Et il avait fallu qu'il perde tout pour s'en rendre compte...

Toutefois il avait continué de marcher, croyant désespérément à un moyen de sauver Shoto. Il n'avait plus que ça, il était obligé de s'y accrocher.

Alors, il marchait.

Marchait et marchait encore.

Parfois, il tombait de fatigue. Ses yeux ne se fermaient que quelques heures, puis il continuait de marcher. Il ne répondait plus à ses besoins, il n'avait besoin que de marcher. Son urine n'avait qu'à imbiber dans son pantalon. Ses pieds nus s'abîmant à chaque pas avancé et ses cheveux atteignant maintenant le niveau de ses fesses n'empêchaient en rien ses fonctions vitale. Et, grâce aux alters d'All For One, il n'avait plus besoin de manger ou boire, s'inquiéter du froid ou de la maladie. Il pouvait marcher infiniment à la recherche d'une solution insoluble.

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