Shoto continuait de fixer la fenêtre, perdu dans ses pensées. Les moutons aux chaussures rouges gambadaient derrière la fenêtre en roulant. À ce niveau-là, aucun problème. Pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir l'impression qu'il y avait quelque chose d'étrange. Que ces moutons n'étaient pas normaux. Peut-être était-ce parce que leur pelage était blanc ? Ou alors qu'ils étaient très nombreux ? Il ne savait pas. Alors il continua de les regarder, cherchant le problème.
Il faisait beau dehors, le soleil brillait caché par un nuage en forme de sourire pas content. La température était agréable : ni trop chaud, ni trop froid. Le temps aussi : ni trop ensoleillé, ni trop sombre. Il s'agissait du même temps que tous les jours, en réalité.
À de rares événements près, le soleil changeait et se faisait plus ou moins présent. Mais rien d'anormal à cela. Cependant, il gardait la même sensation que lorsqu'il regardait les moutons. La météo devait-elle changer moins souvent ?
Il tendit sa main vers le soleil, comme si quelque chose s'y cachait. Mais avant d'avoir pu le toucher, il sentit quelqu'un lui taper gentiment la tête avec sa main.
- Allô la terre, ici les fleurs, est-ce que Shoto est là ?
- Oui, désolé Hana, j'étais perdu dans mes pensées...
- Tu es tout le temps perdu dedans ces temps-ci... Shigaraki s'inquiète un peu tu sais ? Même s'il ne le montre pas... Tu connais mon petit frère ! Bref, tu veux m'en parler ?
- ... Je... Ça ne t'est jamais arrivé d'avoir l'impression que ce monde était bizarre ? Que les choses ne sont pas à leur place, voir même que nous-même ne le soyons pas ? Que tout ça n'était... Qu'un rêve ?
- Tu as des impressions bizarres Shoto...
- Je sais.
- Je pense simplement que tu réfléchis trop. Et tu sais bien que trop penser ne fait que donner faim et mal au crâne ! Oublie cette sensation, elle finira bien par partir !
- Tu as peut-être raison...
- J'ai toujours raison ! Allez, allons rejoindre Shigaraki, il nous attend au restaurant ! Ce n'est pas tous les jours que toute la League de la protection nous invite à manger des sushis !Hana lui sourit et il essaya de le lui rendre. Mais son air perdu ne l'avait pas quitté, gardant cette sensation de malaise contrairement à ce qu'elle venait d'expliquer. Elle marcha énergiquement vers l'entrée, avant de prendre les clés et les jeter à Shoto. Puis, elle passa la porte. Il vivait dans cette maison avec Shigaraki depuis toujours. En tout cas, du plus loin qu'il s'en souvenait. Parfois, il avait des flashs douloureux d'un homme en flamme et d'une femme en pleure, qui avait toujours le don de le faire sentir nauséeux, malade. Il ne savait pas s'il avait vraiment envie de comprendre ou voir plus clairement ces mémoires, mais tous ces flashs douloureux finissaient remplacé par un souvenir heureux.
Cette maison était remplie de bon souvenir, et, à chaque endroit où il posait le regard, un souvenir se dessinait : comme cette porte d'entrée qu'Hana venait de passer.
Un gui y était accroché. C'était Hana qui l'avait apporté comme cadeau à Noël, pour embêter son petit frère. Comme celui-ci était, selon elle, pas assez câlin, et ayant peur que son très cher gendre ne soit pas assez embrassé, mais surtout parce qu'elle souhaitait se venger face au cadeau qu'il lui avait offert l'année passé, elle avait décidé de lui montrer le plaisir de devoir respecter la tradition du gui devant toute la famille et quelques amis. Et, après avoir profité d'un moment gênant devant tout le monde où Shigaraki refusait d'embrasser Shoto, elle l'avait collé de force grâce à son alter sur la porte, le rendant impossible à retirer. Ainsi, ils furent forcés à s'embrasser dès qu'ils passaient la porte ensemble. Et si Shigaraki avait énormément râlé et tour fait pour l'enlever (sans succès), il avait fini par s'y faire et apprécié recevoir ou donner un bisou à chaque fois qu'il passait la porte.
Shoto rigola légèrement, il pouvait bien remercier Hana pour ça. Elle avait toujours les meilleures idées, même s'il retenait bien qu'il ne valait mieux pas qu'elle ait une occasion de se venger sur lui. Il adorait cette douceur qui l'attendait à chaque fois qu'il était dans cette maison. Et pour une raison inconnue, il était heureux de ce romantisme digne d'un Shojo.
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Construire
FanfictionTomura avait envie de tout détruire. Shoto lui donnait la chance de construire. D'abbord dirigé par un rêve enfantin, des années plus tard, lorsque les souvenirs redevinrent vif, il donna l'espoir à Shigaraki d'une fin heureuse. ...