Mission 2 : rassurer la victime

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Plongé dans le silence après la déclaration de Tenko, Shoto analysait avec sérieux ce qui l'entourait. Il y avait une minuscule fenêtre à côté de la porte, qui éclairait légèrement la pièce. Sur les murs à droite et à gauche, il n'y avait que des étagères mal fixées avec du matériel de jardinage et des affaires pour chien, comme des stocks de nourritures et des jouets. À terre, il y avait également une tondeuse et deux vélos, qu'il ne s'était miraculeusement pas pris les pieds dedans hier. Alors qu'il voulut regarder ce qu'il y avait au-dessus de lui, il ressentit un horrible mal de dos. En même temps, quelle idée de dormir ici dans cette cabane ?

Depuis qu'il s'était réveillé et qu'il avait quelques minutes de silence, il ne faisait que s'insulter mentalement. Il avait fait n'importe quoi. Et encore maintenant il continuait à la faire !

Sa réaction contre les vilains était plus qu'inadapté et stupide. Pourtant, son père lui avait appris à comment réagir efficacement face à des vilains : rester calme, analyser la situation et attaquer au bon moment ; un mantra à répéter lors de ces situations qui deviendront habituelles. Et il n'avait rien fait de tout ça.

Il avait paniqué lorsqu'il s'était réveillé face au vilain et s'était contenté de détaler comme un lapin. Il n'avait pas analysé la situation et résultat : le tas de muscles l'avait attrapé alors qu'il aurait dû remarquer qu'il l'attraperait. Mais, en plus, il avait fait cette erreur deux fois ! Et il avait fallu qu'il soit sur le point d'être à nouveau attrapé pour essayer de trouver une autre solution, encore plus idiote : se cacher. Mais il avait quel âge ? Et puis c'était la pire des solutions ! Si les vilains l'avaient trouvé, il aurait juste été bloqué et aurait mit une famille en danger pour rien, alors qu'il y aurait eu bien de meilleures solutions s'il avait analysé la situation. Le vilain aux yeux verts semblait faible physiquement, la vilaine aux tresses stressée au point que ça se répercute sur ses actions et le tas de muscles blessés, il aurait clairement pu tenter une attaque. Il n'avait aucunement appliqué ce que son père lui avait appris alors que ça lui aurait été très pratique. Il lui aurait suffi de mettre le tas de muscles inconscients et les deux autres étaient foutus.

Il n'aurait pas eu à dormir dans une cabane et à mettre une famille en danger. Tout ça à cause de sa stupidité et de son idiotie.

Mais le pire... C'était sa réaction avec Tenko. On aurait dit un enfant apeuré ! Il n'avait pas le droit de l'être. Mais il avait beau se résonner, il avait quand même peur. Lorsqu'il avait vu le visage du garçon si proche de lui, il avait revu le vilain aux yeux verts. Et il avait beau savoir que, la théorie qu'il avait amenée sur les vilains qui surveillaient la maison, était en réalité peu probable (car maintenant qu'il faisait jour tout le monde pouvait voir et réagir à cette agression et qu'il avait maintenant eu le temps d'analyser et de réfléchir à un plan de combat), il n'avait pas envie de sortir. C'était plus fort que lui, il avait peur. Il ne voulait pas avoir une nouvelle fois à les affronter. Comme quoi, son père avait peut-être raison et qu'il devrait faire taire toutes ses émotions pour pouvoir se battre en toute circonstance. Car là, si son but était de devenir fort pour pouvoir à nouveau regarder sa mère dans les yeux, c'était plus que raté.

Mais le véritable problème actuel était qu'il se comportait comme un enfant gâté : il n'avait pas envie de rentrer chez lui. Il avait peur de ce que son père pourrait faire s'il rentrait. Allait-il être en colère ? Allait-il faire un entraînement encore plus long et compliqué pour remplir ses lacunes ? Il ne savait pas et n'avait pas envie de savoir. Il voulait juste rester dans ce château-fort, hors du monde et des problèmes qui l'attendaient. C'étaient des pensées de faible, mais il n'arrivait pas à jouer le fort cette fois-ci. Il n'y était pas encore très entraîné.

Tenko le regarda fixer tristement sa main sans rien dire, hésitant pour savoir ce qu'il devrait faire.

Que ferait un héros dans ce cas ?

Il repensa à une interview qui était passée au journal télévisé lorsque son père n'était pas là. "La première chose à faire lorsqu'on trouve une victime, c'est de la rassurer avec un grand sourire", avait dit All Might. Il se rappelait encore de ses paroles. Peut-être que c'était ça qu'il devrait faire ?

Mais comment faire pour le rassurer ? Il se cassa une nouvelle fois la tête pour trouver une solution, puis fixa le garçon, comme si ça lui permettrait de trouver miraculeusement la solution. Et il se rendit compte d'un truc : il ne connaissait même pas son prénom. Alors se battant avec sa timidité une nouvelle fois, il prit la parole.

- Quel est ton nom ?
- Shoto Todoroki.
- Eum... Moi c'est Tenko Shimura ! Mais retiens plutôt "Super Ball", ce sera mon nom de super-héros plus tard !
- Tu veux devenir un héros ?
- Oui...
- Moi aussi.
- Vraiment ?! Ce sera quoi ton nom de super-héros plus tard ? S'exclama Tenko perdant toute timidité sur le terrain des héros.
- Je ne sais pas encore.
- ... Ah bon ? Mais c'est super important ! C'est qui toi héros préféré ?
- All Might.
- Toi aussi ?!
- Tu aimes All Might ? Répéta Shoto mes yeux étonnés, créant une fissure à son masque de glace.
- Bien sûr ! Il est trop cool ! J'aime trop son costume !
- Moi... Moi aussi ! S'exclama Shoto en brisant définitivement son masque de glace pour laisser place à l'excitation. Il est trop cool quand il fait son attaque Texas Smach !
- Tellement ! Tous les vilains s'envolent comme dans les dessins animés quand il fait ça ! Oh et j'adore sa réplique ! "Tout va bien...
- Car je suis là !" S'écrièrent les deux garçons ensemble, heureux.

Les deux garçons se sourirent, chacun ayant perdu ce qui bloquait la conversation grâce au sujet deshéros et All Might. Passionné, sortant de l'emprise de leur père le temps d'une discussion, leur jeune masque s'était rapidement brisé pour laisser place à un grand sourire d'enfant. Et ainsi, ils se lancèrent dans une longue et agréable conversation sur leur sujet préféré.

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