Undercover

44* l'étau se resserre

4200 mots

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6 novembre

Lycée de Kotodama
Arrondissement de Fushimi-ku, Kyoto
Préfecture de Kyoto
Japon

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-Bah, venant des gars qui croient dur comme fer que t'es un garçon depuis bientôt 7 mois, ça ne m'étonne même pas qu'ils t'ont crus quand tu leur as raconté des salades concernant tes doigts foulés.

-Mina ! Parle moins fort, on pourrait t'entendre !

-Détend toi Yu', il n'y a que nous.

Un soupir exaspéré m'échappe face à l'imprudence de ma meilleure amie. D'accord, on a beau être seule dans le vestiaire, rien n'empêche que quelqu'un débarque à tout instant et surprenne notre conversation.

-Et puis, t'as vu l'heure ? Les autres ne seront pas là avant un bon quart d'heure au moins !

-On n'est jamais trop prudents, marmonnai-je en enfilant mon bas de jogging. Tsubaki commence à avoir de sacrés doutes.

Alors qu'elle fait passer son t-shirt par-dessus sa tête, Mina me rétorque immédiatement. Sauf qu'elle a mal choisi son moment puisque sa voix est étouffée par le tissus de son vêtement. Tout ce que je saisis, ce sont les gloussements qui accompagnent son ton sarcastique.

-Je ne comprends rien Mina, l'avertis-je amusée alors qu'elle semble s'énerver avec son haut.

-J'ai dit...

La tête de ma meilleure amie réapparaît alors qu'elle pose – enfin, jette serait plus exact- son t-shirt loin derrière elle. Son regard mordoré pétille de malice alors qu'elle pose ses poings sur ses hanches tout en se penchant vers moi, l'air malicieux plaqué sur son visage.

-J'ai dit que tu ne t'en fais pour rien, répète Mina avec une assurance exagérée. On parle d'une cruche qui n'a d'égal à son intelligence que sa bienveillance ! Depuis le début, elle fait tout pour te mettre des bâtons dans les roues. Alors ça ne m'étonnerait même pas qu'elle essaye de jouer la comédie juste pour te faire croire qu'elle tient quelque chose !

-Mais imagine qu'elle tient vraiment quelque chose, qui sait ce qu'elle pourrait me demander contre son silence.

-Dans ce cas, ça me donnerait une bonne raison pour me battre avec, réplique Mina en donnant plusieurs coup de poings dans l'air. Qu'elle essaye un peu si elle l'ose ! Kyaaaaa.

Rien que de la regarder s'agiter autant juste avant une répétition, ça me fatigue. Alors que je suis assise sur le banc depuis le début. Seigneur, que quelqu'un arrête cette enfant.

-J'pense que je vais me débrouiller seule, m'esclaffai-je en enlevant à mon tour mon haut.

-Ah bon ? Je doute que tu puisses faire quoi que ce soit avec tes doigts en compote ! Alors que moi...

-J'suis pas faite en sucre, ma main va très bien !

-Ah ouais ?

Sans que je ne le voie venir, Mina franchit en une fraction de seconde la distance qui nous séparait pour venir se saisir de ma main bandée et, sans la moindre délicatesse, elle appuie sur l'un de mes doigts blessés.

-Aie ! Mais t'es folle ou quoi ?

-Très bien mon œil ! Glousse Mina en me tirant la langue. On ne me la fait pas à moi. Ce n'est pas marqué idiote sur mon front !