33* Etranges conversations

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3135 mots

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4 septembre

Lycée de Kotodama
Arrondissement de Fushimi-ku, Kyoto
Préfecture de Kyoto
Japon

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Frappant la balle de toutes mes forces, un sourire satisfait prend place sur mon visage lorsque cette dernière vient s'écraser avec un bruit sourd dans le terrain adverse, sans qu'aucun d'eux ne puisse rien faire. Une bouffé de ferté m'envahit quand j'avise l'air dégouté que me lance Yamazaki, de l'autre côté du filet.

-On dirait bien que je t'ai battu, soufflai-je narquoisement à voix basse alors que le coach siffle la fin du set et par conséquent quelques minutes de pause. Tu disais quoi déjà, tout à l'heure ?

Il y a environ une heure, avant l'arrivée du coach pour débuter la séance d'entraînement, Yamazaki n'a pas pu s'empêcher de me lancer une remarque sanglante quant au fait que je n'étais pas présente hier matin. Il a en plus eu l'audace de lourdement sous-entendre que je n'avais pas le niveau nécessaire pour me permettre de courber les entraînement alors qu'une petite semaine seulement nous sépare du tournoi de pré-sélection pour les nationales.

Je veux bien que je suis loin – pour ne pas dire très loin- d'être la meilleure. Objectivement, je ne réceptionne pas aussi bien que Yokoyama au poste de libéro, mes attaques ne sont pas aussi puissantes que celles d'Atsumi, et je n'ai pas un quart du niveau technique de Nishimura. Et mes services sont loin de faire des ace et je ne maitrise pas aussi bien la défense au filet que les autres garçons. Ouais, je n'ai pas de talent particuliers pour le volleyball comme chacun de mes coéquipiers. Je suis juste une fille qui faisait du volley pendant ses vacances d'été et qui a eu la brillante idée de relever un pari avec sa meilleure amie. Jamais je n'avais envisagé que les choses prendraient une tournure aussi sérieuse.

Mais de là à dire que je suis le maillon faible de cette équipe, ne faut pas abuser non plus ! J'ai su compenser mes lacunes par d'autres qualités, qui sont la rapidité et l'agilité. J'excelle donc dans les attaques à courtes distance qui nécessitent ces deux facteurs, et mes adversaires ont jusqu'à lors eu de la peine à me contrer.

Il n'y a pas à dire, je me suis nettement améliorée depuis que j'ai commencé à jouer dans ce club. Alors le fait d'avoir emporté ce set contre Yamazaki et sa grande gueule, ça a quelque chose de foutrement jouissif.

-T'emballes pas t'as eu un coup de chance, rétorque Yamazaki de son ton traînant. C'est sept heures du matin.

Mon sourire s'élargit face à la mauvaise foi évidente dont fait preuve le blasé.

-On dirait que tu me dois des excuses, jubilai-je en ricanant de manière machiavélique. Tu penses que t'en es capable ?

Yamazaki grogne de mécontentement, mais ne prend pas la peine de me répondre pour autant. Je le prends évidemment pas mal, je n'espérais pas réellement que chignon boy s'excuse pour ses mots. Le voir afficher cet air assassin est le plus beau cadeau qu'il aurait pu me faire.

-Bien joué Shimizu, me félicite Atsumi en m'adressant un high five. C'était une belle attaque.

-Merci, rétorquai-je en frappant sa main. Toi aussi t'as bien joué.

-C'est grâce à votre magnifique passeur de qualité que vous avez marqué, fanfaronne le capitaine avec son habituel air hautain.

-Ta gueule, imbécile, grince Atsumi en fusillant du regard son meilleur ami.

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