52* Un air de famille

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4901 mots

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5 février

Arrondissement de Minami-ku, Kyoto
Préfecture de Kyoto
Japon

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Mes paupières s'ouvrent avec lenteur alors que le son strident du réveil me sort de ma douce torpeur. Les sens encore un peu brouillés par le sommeil, je n'ai pas la force de me lever et éteindre la source de tout ce vacarme. A la place, je me blottis un peu plus contre mon oreiller et tire sur la couverture pour la remonter jusqu'à mon menton. Seulement, quelque chose m'empêche d'accomplir cette deuxième tache. Ou quelqu'un, devrais-je dire, puisqu'il s'agit du poids d'un bras, fermement entouré autour de ma taille par-dessus la couverture.

-Quoi déjà ? Grommelle la voix endormie de Nishimura. Bordel de réveil.

Soudain, le support sur lequel ma tête est posée se met à bouger un peu, et lorsqu'un autre bras entre dans mon champ de vision, par-dessus ma tête, je comprends qu'il s'agit simplement du torse de mon camarade. Je ne sais pas comment, mais par je ne sais quel miracle, on s'est retrouvés à dormir collés l'un à l'autre. Pourtant dans mes derniers souvenirs d'hier, ma tête reposait juste sur son épaule pendant qu'on regardait le film sur son ordi. On était bien loin de la position actuelle dans laquelle nous nous trouvons. M'enfin. Ce constat n'alarme pas plus que tant mon esprit encore endormi puisque Nishi vient enfin d'éteindre ce maudit réveil qui tentait de le réveiller. Le silence retombe, de concert avec le soupir soulagé du châtain. Il a l'air tout aussi motivé que moi à bouger de cet endroit si agréable et paisible. Rien d'étonnant, avec un lit aussi confortable que le sien, personne ne voudrait le quitter, et ce surtout pour affronter une journée de cours.

L'envie de refermer les yeux pour prolonger ma nuit me reprend, et avec les doigts de Nishi qui se mettent à distraitement jouer avec mes cheveux, je ne me fais pas prier pour le faire. Je ne sais pas s'il se rend réellement compte d'à quel point ses caresses sont agréables – probablement que oui, il sait toujours ce qu'il fait- mais je feins donc de dormir pour pouvoir en profiter encore un peu. Ainsi bercée par ses lentes respirations et les battements réguliers de son cœur, emprisonnée bien au chaud entre son torse et son bras, je replonge dans une sorte de demi-sommeil des plus agréables.

-Eh, te rendors pas, murmure Nishi d'une voix un peu rauque.

Je fais mine de n'avoir pas entendu, chose qui ne marche pas.

-J'sais que t'es réveillée, glousse Nishi en arrêtant de jouer avec mes cheveux. Petite profiteuse.

-Mmmh, tais-toi.

-On va vraiment être en retard si tu ne te lèves pas, Shimizu.

J'ouvre là nouveau les yeux afin de regarder l'heure du réveil, et je constate qu'il n'a malheureusement pas tort. Il est déjà 06 :08. J'apprends aussi par le biais de ce même appareil qu'on est le vendredi 5 février et qu'il fait 3,8 °C. Mais ça, je m'en fiche un peu.

Je soupire, ennuyée à l'idée de devoir me lever, et roule à contre cœur sur le côté pour me dégager de ce cocon si agréable dans lequel je me trouve. Seulement, je n'ai pas pris en compte le fait que je me trouve au bord du lit, et je me retrouve assise sur le sol quelques instants plus tard, complètement en panique et, cette fois ci, bel et bien réveillée.

-Aie, soufflai-je en frottant ma tête.

A ce moment, un petit clic résonne, et la lampe de chevet s'allume, éclairant le visage de Nishimura de sa douce lumière diffuse. Le châtain me dévisage, la main encore tendue vers l'interrupteur et appuyé sur l'un de ses coudes. Il semble à mi-chemin entre l'inquiétude et l'amusement, et c'est finalement ce deuxième sentiment qui prend le dessus quand il pose ses yeux sur moi.

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