55* L'interlycée national (partie 2)

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7695 mots

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14 février

Tokyo Metropolitan Gymnasium
Arrondissement de Shibuya, Tokyo
Métropole de Tokyo
Japon

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La première chose que j'ai réalisé ce matin, alors que je venais d'éteindre le réveil programmé sur mon portable, c'est que c'est le jour de la St-Valentin. Et après, les évènements de hier me sont revenus en mémoire, et j'ai réalisé qu'en plus, aujourd'hui, c'était le dernier jour de l'interlycée national. Quelle sacré coïncidence que ces deux évènements, qui n'ont pourtant rien en commun, tombent le même jour.

M'enfin, de réaliser qu'on entrait dans le dernier stade de la compétition, ça a amplement suffit pour que je me mette à stresser comme une folle, au point que je me suis mise à enchaîner pas mal de petites gaffe entre le moment où je suis sortie de mon lit, et le moment où on est parti pour le gymnase.

Tout d'abord, en voulant me lever discrètement avant les autres pour me changer sans éveiller les soupçons, je me suis pris les pieds dans les draps parce que je n'y voyais rien, dans cette pièce encore plongée dans la pénombre, et je suis lourdement tombée sur je ne sais qui, qui a hurlé, ce qui a bien entendu réveillé tout le monde.

Un peu plus tard, j'ai mis du café dans mes feuilles de thé en pensant qu'il s'agissait d'eau chaude, et j'ai fait tomber mes baguettes sur le sol. Et comme si ça suffisait pas, je me suis cogné la tête contre la table en voulant récupérer mes baguettes, et l'étrange mixture café-feuille de thé s'est renversée partout sur la surface en bois lisse. La honte.

Mais comme si ça ne suffisait pas, il a fallu qu'en plus que je rejoigne ma chambre d'hôtel au mauvais moment, c'est-à-dire quand les gars étaient tous en train de se changer. Le problème, ça été quand mon regard a croisé les trois énergumènes au courant de tout – Nishimura, Yamazaki et Yokoyama. J'ai cru mourir de honte une deuxième fois quand les deux premiers m'ont glissé une remarque cocasse et des regards sous-entendus, alors que le troisième devenait aussi écarlate qu'une tomate.

M'enfin bref, mise à part ces petites bourdes que j'ai enchainées, tout va bien puisque je n'ai pas oublié mes genouillères cette fois-ci, et que je ne risque pas de m'attirer les foudres du coach une seconde fois.

Comme pour les huitième de finales d'hier, tous les rencontres sont dès à présent retransmises en direct sur une chaîne de télévision nationale. Cela signifie qu'il y a qu'un seul match qui se joue à la fois, avec les huit équipes encore en ligue, et qu'entre temps, on peut soit attendre notre tour ou nous entraîner une dernière fois. C'est bien évidement sur cette seconde option que notre équipe c'est tourné, et à deux petites heures de notre premier set, on déjà en train de s'échauffer sur le terrain qui nous est attribué.

-Quand vous avez fini, vous me faites dix tours de terrain, et après je veux que vous retravailliez vos réceptions, attaques et blocks en tournus, jusqu'à la fin de l'heure !

Sans broncher, on exécute tous les directives du coach à la lettre. Les tours de terrain passent rapidement, tout comme notre entraînement de dernière minute. Nos enchaînements sont fluides, et les derniers petits réajustements dans nos positions sont effectuées. Le temps s'écoule si vite que lorsque le coach nous redemande de nous rassembler, j'ai l'impression qu'une simple demi-heure s'est écoulée.

-Bon déjà, avant toute chose, j'vais demander à certains de bien vouloir passer leur portable sous silence. Ça sonne depuis ce matin, c'est insupportable.

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