26 - PAUL

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Samedi 9 octobre

J'ouvre les yeux en essayant de libérer mon bras engourdit par une masse que je découvre être Roxane. Je souris de la voir près de moi. Un réveil comme ça je l'ai attendu des années ! J'essaye de me libérer et de me lever sans la réveiller, ce que j'arrive à faire à mon plus grand étonnement, sûrement grâce à tout le vin que nous avons ingurgité hier soir. Elle gémit, se retourne et fourre son nez dans le dossier du canapé. Je souris devant cette vision adorable et me remémore les évènements de la veille en faisant couler du café avant d'écrire un mot à la hâte puis de sortir de la maison. La boulangerie est ouverte depuis longtemps étant donné l'heure avancée de la matinée, mais il y a encore des pains au chocolat. J'en prends quatre, ne sachant pas si Roxane a grand appétit le matin ou non. Pour ma part, il m'en faudra bien deux pour tenter de faire passer ma langue pâteuse et mon mal de crâne. Peut-être que ce n'était pas l'idée du siècle d'ouvrir une troisième bouteille de vin. J'aurais dû nous faire passer au soda... Regrettant amèrement mes choix de boisson de la veille, je me dépêche de rentrer à la maison pour que Roxane ne se fasse pas de soucis.

Lorsque je passe la porte, j'entends l'eau de la douche couler puis s'arrêter. Je souris en nous servant deux tasses de café, sort le sucre, le lait, le jus de fruits et la corbeille de fruits en l'attendant. Elle arrive rapidement, dans ses vêtements de la veille, les cheveux remontés dans un chignon lâche qui lui va à ravir. Elle me sourit, un peu rougissante et le regards pétillant.

"Excuse moi d'avoir fait comme chez moi, mais je me suis dit que j'aurais peut-être le temps de prendre une douche et...
- Tu as bien fait, ne te gênes surtout pas ici ! Comment tu vas ? Demandais-je en la regardant droit dans les yeux.
- Un peu... Courbaturée d'avoir dormis n'importe comment sur le canapé, et une langue de bois attroce ! Et toi ? Tu as eu le courage d'aller à la boulangerie ? Sourit-elle en s'asseyant devant le bar.
- A peu près pareil que toi, en fait... Et oui, je me suis dis qu'une bonne dose de beurre ne nous ferait pas de mal... Riais-je en prenant place près d'elle.
- Et tu as totalement raison !"

Son téléphone n'arrête pas d'émettre des petits sons, et elle rougis en lisant ses messages, ce que je trouve absolument craquant et ça me donne des envies de l'embrasser que j'ai bien du mal à cacher.

"Tu as tant d'admirateurs ? Demandais-je, l'air de rien en la voyant répondre à un énième message.
- Oh, excuse moi... Non pas vraiment en fait... En fait c'est ma mère qui... Dit-elle en posant son téléphone, rougissant à vue d'oeil.
- Oh, je vois... Cathy a toujours été plutôt enthousiaste à notre sujet, hein ? Dis-je en riant pour tenter de faire disparaître la gêne des jolis yeux de Roxane.
- Oh oui ! Un peu trop à mon goût d'ailleurs ! Répondit-elle en riant avant de boire une gorgée de café dans lequel elle a ajouté un peu de lait. Elle... A un peu, beaucoup de mal à respecter la vie privée des gens. Tu sais bien que c'est une des pires commères du village, hein ?
- Oh, je ne suis pas sûr qu'elle surpasse ma mère ! Pour tout te dire, j'ai parfois l'impression qu'elles font des sortes de paris sur nous deux..."

On se regarde un moment puis éclatons de rire ensemble. Elle se penche alors et embrasse ma joue avant de passer une main dans mes cheveux pour les ébouriffer. Nous continuons de discuter de longues minutes, puis je décide de l'emmener à l'atelier. Je lui ouvre la porte passager de ma voiture, avant qu'elle me demande si on ne pourrait pas y aller à pieds, vu le soleil qu'il y a. J'accepte volontiers. Elle me demande si ça me gêne que tout le monde nous voit ensemble, et son air gêné me fait de la peine.

"Roxane, je suis prêt. Je n'ai de compte à rendre à personne, je suis un adulte. Si je décide d'être avec toi, personne n'a rien à dire, aller, viens. Dis-je en lui tendant une main qu'elle saisie, un sourire éclatant scotché au visage."

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