27 - ROXANE

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Samedi 9 Octobre

La main que Marcus pose dans mon dos est douce, chaleureuse et rassurante, et fait redoubler l'intensité de mes larmes. Une fois sur le côté du grand bâtiment, il se met face à moi, et me force à le regarder dans les yeux. L'intensité de son regard me noue l'estomac. Il n'y a plus vraiment de haine envers moi dans ses yeux, juste de la colère, de la peine et quelque chose sur quoi je n'arrive pas à mettre le doigt. Il me regarde de longues secondes et je me perds dans ses yeux sombres. Ils ont toujours été tellement expressifs et si mystérieux en même temps. Il semble chercher ses mots, et je devine que ce n'est pas facile pour lui de me dire les choses à ce moment là, de cette façon, dans ce contexte.

"Rox... Sérieusement... Finit-il par lâcher dans un soupir lourd de sens."

Il ne termine pas sa phrase, les yeux brillants, et passe ses bras autour de ma taille après avoir franchit la distance qui nous séparait. Ne m'y attendant pas, je reste interdite un tiers de seconde puis passe à mon tour mes bras autour de son cou. Bientôt il est tout contre moi, sa chaleur rassurante m'enveloppant toute entière. Il caresse doucement mon dos en me serrant fort contre lui. Il reprend la parole sans bouger pour autant. Il parle doucement, chacun de ses mots résonnant contre mon cou.

"Ca me tue de savoir qu'il a porté la main sur toi. Je... Je sais que ma façon de dire les choses est un peu... Je ne voulais pas dire que c'était de ta faute, je suis désolé. Tu... Bordel, tu me manques."

Alors, mes sanglots reprennent de plus belle et secouent mon corps tout entier alors qu'il me serre encore un peu plus dans ses bras et que je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage.

"Tu me manques tellement à moi aussi, Marcus.
- Je suis désolé de ne pas avoir tenu ma promesse. Tu avais raison, je n'aurais pas dû prendre parti. J'aurais dû tenir ma parole sans condition.
- Je peux comprendre ton point de vue, mais ça a été vraiment dur pour moi. Je sais que c'est ma faute, que j'ai mal fait les choses... Mais mon amour pour toi, pour Paul... Ca a toujours été sincère. Je te le promets.
- Je sais. Je le sais maintenant. Je suis désolé d'être aussi...
- Chiant ? Casse pied ? Méchant ?
- Oui bon, t'as compris... N'en profites pas non plus..."

Mon rire se mélange à mes larmes alors que nous nous éloignons l'un de l'autre, un peu gênés par cette proximité à laquelle nous ne sommes pas habitués. Il me regarde à nouveau de cette façon que j'aime autant que je déteste, qui me fait sentir minuscule face à lui. Le sourire aux lèvres, les yeux rougis, il prend ma main et la serre doucement dans la sienne.

"Rends-le heureux autant qu'il te rendras heureuse, s'il te plaît. Je vous préfère ensemble."

Comprenant à ses paroles qu'il accepte notre relation, même si nous n'attendions pas son accord, réchauffe mon coeur d'une façon spectaculaire et je lui offre mon plus beau sourire et le prenant à nouveau dans mes bras. Il rit en passant ses bras autour de moi, et me glisse à l'oreille, tout doucement, comme s'il voulait que chaque mot s'imprègne dans ma tête :

"Qu'il y ait quoi que ce soit, je répondrais présent pour toi. Cette fois, tu as ma parole, je ne te perdrais pas à nouveau. Je suis heureux que tu sois de retour parmis nous."

Et comme je sais à quel point il lui en coûte de me dire tout ça, lui qui est toujours si secret sur ce qu'il ressent, je le serre un peu plus contre moi, le visage dans son cou.

"Je t'aime Marcus. Merci."

Quelques secondes plus tard, il s'écarte, puis me propose d'aller rejoindre les autres à l'intérieur. Je le suis, essuyant une dernière larme traitresse qui roule sur ma joue.

Paul semble inquiet lorsque nous passons la porte, mais quand il voit mon sourire et celui de Marcus, son visage se détent immédiatement et il vient se placer à mes côtés et enlacer ma taille de son bras alors que Marcus retourne derrière la caisse, un sourire en coin scotché au visage. Il nous regarde tour à tour avant de nous souhaiter une bonne journée et de m'envoyer un clin d'oeil auquel je réponds par un sourire franc. Paul et moi sortons de la boutique avant de prendre le chemin du retour. Paul me demande ce que nous nous sommes dit, et je lui raconte tout dans les grandes lignes, en omettant volontairement quelques détails, notament la promesse de Marcus, que je préfère garder bien au chaud dans mon coeur. Paul est complètement ravi du pas en avant qu'on a fait, Marcus et moi, et n'arrête pas d'en parler jusqu'à ce que nous soyons de retour chez lui. Il nous prépare une bonne quantité de pâtes, ce qui me fait sourire. Il n'y a vraiment personne qui sache doser des pâtes correctement ? Je le taquine un peu avant qu'il ne me demande ce que je souhaite boire.

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