𝑽𝒆𝒏, 𝟐𝟖 𝑭𝒆́𝒗𝒓𝒊𝒆𝒓

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Je suis assis dans mon lit, à moitié dans le noir, serrant dans ma main un coquillage. Il est sûrement 4h passé. Je n'ai pas envie de m'endormir, mais je me dis que si je le fais, peut-être que je rêverais d'elle ?

Je n'ai quasiment prononcé aucun mot depuis que j'ai raccroché de cet appel dévastateur, celui où une femme m'a annoncé avec le plus grand des sang-froid que mademoiselle [t/p] [t/n] était décédée, il y avait de ça plusieurs heures.

J'aurais du m'en douter dès l'instant où j'ai vu les pompiers débarquer devant le lycée, voir même au moment où je les ai appelés, ou encore quand j'ai vu Nishinoya et Tanaka fondre en larme une fois [t/p] partie avec eux. Mais je niais l'évidence, tout en gardant espoir, l'espoir de l'avoir encore à mes côtés pour le restant de mes jours.

J'aurais voulu faire quelque chose de plus à ce moment-là. Au moins aller la voir, lui dire quelque chose, peut importe quoi, pourvu qu'elle m'adresse à son tour la parole une dernière fois. Malgré ça, je n'ai pas réussi à bouger d'un centimètre ; pétrifié par la peur, l'angoisse, mes jambes refusaient de m'obéir et je n'ai pas pu empêcher mes larmes de couler, tout en la regardant, elle qui arborait encore son si beau sourire, sûrement sans savoir que ça allait être le dernier. Je m'en veux, et m'en voudrais toujours de lui avoir laisser cette dernière image de moi, celle d'un lâche, qui n'est pas resté à ses côtés alors qu'elle allait sûrement nous quitter pour de bon.

C'était, je pense, ce que j'aimais le plus chez elle, son sourire, et pour mon plus grand plaisir, elle l'affichait constamment sur son beau visage, peut importe la situation.

J'adorais jusqu'à ses monologues, lorsqu'on rentrait du lycée, ou tard le soir, j'aurai pu l'écouter pendant des heures sans me lasser. Ou encore son rire, sa maladresse fréquente mais adorable, sa peau frêle, qui semblait être capable se briser rien qu'avec un simple contact, tout simplement elle, sa façon d'être, d'agir, de penser.

Ma tête repasse en boucle nos souvenirs communs ; notre week-end à la mer, nos longues discussions qui me manquent. Elle me manque.

J'ai encore envie qu'on passe du temps ensemble, même en se disputant, même sans rien se dire. Je me répète constamment que j'aurai du consacrer tout mon temps pour elle, et uniquement pour elle, dès le moment où elle m'a appris qu'elle était sur le point de mourir, qu'elle allait disparaître sous mes yeux. La simple idée d'entendre le son de sa voix me fait sourire bêtement.

J'aurai du l'embrasser des milliers de fois en plus, et de la serrer contre moi à chaque instant, quitte à être collant, je n'aurai pas du la quitter d'une semelle.

Mais elle m'a glissé des mains.

❝ 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 ஃ ᵗˢᵘᵏⁱˢʰⁱᵐᵃ ᵏᵉⁱ ❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant