- 3

2.5K 139 56
                                    

Les routes étaient relativement calme jusqu'à Kyoto. J'ai un peu franchi les limites de vitesses autorisées sur l'autoroute, ce serait un gâchis de ne pas utiliser la pleine puissance des chevaux de ma voiture. C'est l'un des achats impulsifs, celui qui m'a coûté le plus cher, mais l'adrénaline qui parcourt mes veines quand j'appuie sur l'accélérateur vaut bien le nombre à six chiffres qu'il manque sur mon compte en banque.

Mais c'est excitant de faire monter le plus de chevaux possible en quelques secondes avec un maximum de ronronnement. J'aime bien conduire, j'ai l'impression que ça me calme, je dois être attentive, donc je m'intéresse aux paysages, je mets la musique à fond pour me donner l'impression que le temps passe plus vite. Par contre quand les routes ont commencé à s'encombrer parce que les travailleurs se rendaient sur leur lieux de travail, j'ai dû appuyer sur le frein.

Mais pendant qu'ils allaient au travail, moi je retrouvais mon appartement, un charmant loft en ville pour dormir encore quelques heures. C'est pratique de vivre pratiquement de nuit, je profite des moment où le monde est moins actif, mais aussi celui où il dépense le plus. J'allais en profiter pour récupérer de la fatigue de mon trajet nocturne.

Je compte profiter de ma nuit et des filles qui travaillent, pour faire un peu de ressource humaine. Il faut que je vérifie la fin des premiers contrats que j'ai fait. Il va falloir que je laisse partir la vraie première génération que j'ai embauché en commençant. Et ensuite il faudrait que je commence à potasser sur un budget pour une nouvelle maison close et de nouvelles filles, ça devrait le faire. Le compte de mon "entreprise" est assez fourni ça devrait me le permettre, mais je dois faire un plan financier solide avant.

Je ressors quand la nuit commence à s'installer, j'ai eu le temps de faire une longue sieste et de récupérer comme je le voulais et de m'apprêter correctement pour le boulot. Je termine par ajouter mon trench en cuir par-dessus ma tenue, les températures ressenties sont plus fraîches que celles de Tokyo et je n'ai pas le temps de prendre un arrêt maladie.

J'attrape dans le coin de la rue le chauffeur que j'ai commandé pour me rendre à la rue Hanamikoji, elle est trop éloignée que pour que j'y aille à pied. L'un des plus vieux quartier de la ville est piéton, et j'aime pas laisser ma voiture de sport sur les parking public en ville, je veux pas me prendre un coup dans ma portière.

Aucune des façades dans cette rue ne laisse transparaître ce qu'elle est réellement entre les salons de thé et les restaurants et quelques résidus des maisons mères des geishas, chacune est marquée par l'architecture traditionnelle en bois. C'est encore l'un des rares endroits où on peut toujours en apercevoir. Et moi, j'offre les services qu'elles ne fournissent pas et comme les oiran ont disparu, j'ai pris le relais.

Si je peux redonner un petit coup d'éclat à la prostitution, je ne dirais jamais non. Un nouvel âge d'or pour la courtisanerie.

L'odeur de la nourriture éveille chacun de mes sens, je crois que je vais passer commande dans quelques minutes pour qu'il me la livre plus tard, l'ambiance est assez chaleureuse. Je me détourne rapidement, passant ma carte magnétique pour y accéder.

Mes talons claquent au sol pour m'annoncer. Le bordel ici est différent de Tokyo, il n'y a pas de club, ni de strip-teaseuse. Juste des filles qui veulent régler des dettes en vendant leur corps parce que c'est ce qu'il y a de plus rapide.

Quelques clients attendent les filles qui vont les escorter dans le hall. Ils détournent les regards de leurs magazines pour me détailler, l'un d'eux semble vouloir siffler à mon passage, un regard lourd sur mes fesses, je le fusille rapidement, ils savent pas qui dirige réellement donc, ils devront attendre d'être mis en déroute par la fille qu'ils ont réservé.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant