- 9

1.4K 102 98
                                    

Je ressors enfin après un certain temps passé chez moi, j'ai eu le temps de faire tout ce que je souhaitais pour être prête à repartir à l'heure pour le boulot, même si personne n'est à cheval sur mes horaires, j'aime bien travailler au bureau, il y a moins de distraction et d'ennui.

Je retouche rapidement mes lèvres dans le miroir du pare-soleil, enlevant le petit débordement au niveau de ma cicatrice. Maintenant c'est bon, je peux commencer ma journée de boulot. J'enlève les clés du contact en sortant sur le parking. C'est parti pour de la comptabilité.

Je lisse les plis de mon pantalon en entrant par l'entrée de derrière comme à mon habitude. Pour un milieu d'après-midi je trouve que le rez-de-chaussé est particulièrement calme. Peut-être qu'elles sont occupées dans leur chambre. Je pousse un long soupir en voyant un bouquet toujours emballé posé là, j'attrape le carton attaché au plastique, pour savoir à qui il est destiné.

Une relation entre une prostituée et un client qui commence comme ça ne m'inspire vraiment pas confiance, c'est le genre, je suis ton sauveur et tu me dois tout et ça mène à un cercle vicieu de relation toxique, entre un homme et la prostitution. Je ne crois pas qu'un amour sain puisse naître dans ce milieu.

"Merci encore pour cette agréable soirée. Tu pourras toujours nous rejoindre.
Mashiro"

Comme si je n'avais pas d'autre chose à ajouter à la liste des choses dont je me passerais bien, il fallait que celui que je préfère en affaires se révèle être un amoureux transi, dommage, ça ne risque pas de recommencer entre nous à cause de ça. C'est triste je m'étais bien amusée.

Je sens un long frisson remonter sous la tulle de mon haut, c'est le fait qu'il me remercie avec un bouquet de tulipe qui me laisse cette sensation ou c'est autre chose. C'est autre chose.

Ce n'est pas un calme habituel, il manque un truc, un détail qui me confirme que ce silence n'est pas synonyme de mauvaise augure. Je me retourne doucement, regardant attentivement le lieu, il n'y a rien de plus.

Quelques traînées rouges carmin sont révélées avec la faible lueur d'un néon qui grésillait. Merde, j'espère que ce n'est pas ce que je crois. Je m'arrête juste devant adressant un léger coup d'œil au club. Les meubles sont bousculés, déplacés par la cohue, toujours soulignés par ces traces rouges.

Les battements dans ma poitrine résonnent dans chaque partie de mon corps. J'entre doucement, essayant de réprimer la nausée qui monte à cause de l'odeur métallique du sang, c'est rare quand cette odeur me dégoûte. Les filles qui devaient travailler ce soir sont à terre, vidées de leur sang, suivies par leurs morts, des balles dans le dos, des entailles dans le ventre.

Je respire lourdement, cherchant à calmer le tremblement de mes doigts. Je suis incapable d'évaluer la situation, ce n'est pas possible que c'était pour elles, et logiquement pour m'atteindre il faut passer par elles, donc je suppose qu'ils sont là pour moi.

Il n'y a pas d'arme à cet étage, je n'ai rien à part mon corps pour me défendre, et même si je fais un peu de boxe et de kenjutsu, ça ne me permet pas de me battre contre des hommes armés qui viennent de commettre un massacre.

Quoique, j'ai toujours mes armes dans ma voiture. Je fais demi-tour, cherchant à prendre la fuite comme s'il n'était rien arrivé. Il n'est pas trop tard pour prendre le premier avion pour un pays éloigné du Japon. Là, il ne serait plus question du Bonten, ni des Himitsu, ni du Shuryō wo. Un paradis fiscal avec le secret bancaire serait parfait, j'ai assez d'argent pour me payer une belle villa avec une piscine et au bord de la mer ou m'acheter un hôtel pour garder des affaires, mais ce serait trop beau pour moi.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant