𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X Oc

- 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟔 -

Le moteur de la Jaguar s'arrête sur le parking d'une zone industrielle extrêmement reculée des banlieues de Tokyo. Contrairement aux autres lieux de ce type investi par l'organisation, celui-ci a vraiment l'air abandonné. Entre les grilles avec sur leurs panneaux indiquant les dangers de ce lieu, le fait que c'est une propriété privée et qu'il y ait un gardien payé par notre soins pour décourager les possibles squatteurs ont l'air de faire de l'effet. Le plus réaliste est sûrement l'amiante qui s'échappe du toit.

Je jette un coup d'œil à Koko qui range ses clés dans la poche de sa veste. Rindo et Mochi se garent sur la place libre de l'autre côté de sa portière.

- Ça va ? demande-t-il en levant un sourcil. T'avais l'air chaude avant de partir, là je te trouve un peu pâle.

- J'esquisse un faible sourire pour le rassurer. J'ai toujours été pâle, ne t'en fait pas, j'ai juste besoin d'un peu de sucre.

- Regarde dans la boîte à gant et prends mon arme d'appoint, déclare-t-il. Je récupère un bonbon à la menthe que je glisse immédiatement dans ma bouche avant de lui tendre le revolver.

- Garde-le, souffle-t-il. On ne sait pas comment ça peut se passer à l'intérieur.

- C'est des chirurgiens, il ne va rien se passer, fis-je en mettant sous mon blazer le hoster rangé plus profondément dans le rangement interne.

- Ça reste des connards, déclare-t-il en sortant.

Je l'imite après avoir remis ma tenue en place pour les rejoindre sur le parking. Je le suis jusque dans le hangar qui se présente à nous. Il est assez bien isolé contrairement à ce qu'il laisse paraître. De plus, il est aménagé de manière à ce qu'un prélèvement d'organe se déroule dans les meilleures conditions, une sorte de galerie isolé du reste pour qu'on puisse sans passer la phase d'aseptisation, la salle d'opération après un sas pour respecter les meilleures conditions d'hygiènes.

Je passe la première la porte qui mène à l'observatoire, curieuse de voir ce que mon père à dû subir sous anesthésie mais aussi de voir un rein que je lui refusais alors qu'il a payé la somme requise par le marché pour un avoir un.

Les deux chirurgiens terminent de se préparer avant de commencer, les gants en place et masqués. Ils se parlent, mais impossible pour nous d'intercepter la conversation.

- Ils doivent prélever quoi ? demandais-je en m'installant sur une des chaises.

Mochi se place à ma gauche, le dossier du gars inconscient sur la table entre ses mains. Il le déchiffre rapidement.

- Lui, les poumons, le cœur, les reins et le foie, déclare-t-il.

- Il est condamné à mort, relevais-je en entendant les deux organes vitaux.

- Oui, un jeune flic trop insouciant qui s'intéressait à nos affaires, m'informe-t-il. Les tests qu'ils ont fait sont assez bons, donc ceux qui ont payé seront ravis.

Je hoche silencieusement la tête, me concentrant sur ce qu'il se passe devant nous. Les deux chirurgiens se mettent d'accord silencieusement pendant que le premier attrape un scalpel sur la servante à côté de lui.

La lame glisse facilement sur la chaire rose. Le tranchant ne laisse aucun doute sur son efficacité. Le sang remonte à la surface pour s'évacuer. Il recommence plus bas, tranchant dans une première diagonale, le sang réagit immédiatement. Pendant qu'il recommence dans l'autre diagonale, pour changer de lame et mettre l'autre dans la poubelle qui l'assiste. Le deuxième commence à ouvrir plus brutalement le ventre, soulevant la peau et les muscles avec un instrument chirurgicale, qui semble plus de mon côté à un de torture que pour aider les gens.