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Une gêne s'est installée dans mon corps. Chacun de mes muscles tirent atrocement. Visiblement ce que je fais comme sport ne suffit pas à lutter contre les courbatures que la pole dance entraîne. J'ai l'impression d'être dans une nouvelle sorte d'enfer physique.

On peut ajouter le malaise mental qui commence à me hanter. J'ai le courage de faire face aux pires criminels de ce pays, et j'en fais probablement partie. Mais les clients d'un club de strip-tease et ce que je dois faire devant et pour eux. Cela m'épuise totalement.

Je ne peux pas me permettre de juger ce que je suis en train de faire, c'est ce qui me fait vivre. Je sais que les conditions sont toutes atroces, en particulier les clients. Comment ça se fait que j'ai encore des employés alors que toute fierté se fait détruire au bout de quelques minutes.

Au moins j'ai déjà un client préféré sur tous les services que j'ai fait. Un certain Haitani qui clame que tant qu'aucun accord est officiel entre les Himitsu et le club, cette zone est neutre. Il est surtout venu pour me surveiller et vérifier que je suis bien le plan mis en place, mais je suppose qu'il profite aussi du spectacle, c'est-à-dire mon humiliation publique, mais qu'il en tire une forme de satisfaction, peut-être pas sadique mais une autre.

T'arrêteras de pomper mon fric ? demande Rindo en me tendant une bière.

Seulement quand t'arrêteras de m'en donner, soupirais-je.

C'est surtout parce que je suis ton seul client, ironise-t-il.

— Je rigole légèrement. Chut, t'es mon client préféré, soufflais-je.

Quelle déclaration, en même temps qui ne rêverait pas d'avoir la meilleure des proxénètes sur ses cuisses en train de se remuer, déclare-t-il léger.

Dis ça devant les autres et tu feras des jaloux, affirmais-je en buvant quelques gorgées. Parce que moi aussi ça me plairait.

— Lesquels seront jaloux ?

Je hausse les épaules. Je sais pas ? N'importe qui de censé ? Ou de cinglé ?

— Mouais, c'est vrai.

— T'es au courant de ce qu'il m'a dit, soufflais-je en ne me rappelant pas de le lui avoir dit après mon entretien. Que si je ne suis pas douée avec une barre entre mes mains, qu'il n'allait plus que me rester que la prostitution et seulement si les clients veulent de moi.

Il explose de rire spontanément. Je crois que c'est la première fois qu'il fait ça aussi naturellement et sans pression spéciale pour le forcer comme dans certaine situation où il se veut narquois, comme dans les exécutions. Je crois que ça fait du bien de l'entendre de cette manière quand ce n'est pas lié aux meurtres ou aux exécutions.

Il est au courant que je suis la patronne suprême de la prostitution ? m'offusquais-je en me tirant du canapé pour jeter la bouteille à la poubelle. Je ne sais pas comment je vais m'en débarrasser, râlais-je. Mais j'ai plein d'idées.

Je m'étire doucement après avoir vérifié l'heure sur ma montre. Il est temps que je commence à me préparer pour mes horaires de ce soir. J'ai eu le temps de prendre l'apéro et de décompresser.

Malgré les ordres de Sanzu, j'ai quand même envoyé une des filles s'infiltrer. Il y avait quand même certaines failles dans leur plan. Il est totalement possible que le cadre des Himitsu se ramène sur le deuxième créneau horaire, c'est-à-dire quand je ne suis pas là pour l'exécuter. Et là c'est mon second plan qui prend le relais.

Je vide le fond de teint opaque sur chacune des zones à couvrir avant de m'attaquer à redessiner les traits de mon visage avant de remettre les lentilles. Mes yeux commencent à s'assécher avec les lentilles de couleur que je porte.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant