𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X Oc

-17

Depuis que je me suis installée à l'arrière, je n'arrête pas de taper l'arrière du siège du conducteur. Je n'arrive pas à évacuer cette impression. Ce manque d'air dans ma poitrine, que je vais finir par étouffer. Pendant un court moment j'ai cru que ça c'était calmé, vu que j'ai su vivre presque une semaine avec Rindo. Ou c'est Ran qui me rend cinglée.

Pendant une courte minute j'ai apprécié les allusions qu'il faisait et de m'y prêter au jeu. Ce qui m'a rappelé que j'aime la provocation. Et là, je prends un sacré retour de bâton.

Je soupire longuement, me concentrant sur ma respiration. J'essaye de faire basculer en arrière plan mon ressenti. Mais c'est compliqué.

— Haru, t'écoute au moins ?

— Pardon, demandais-je. Je n'écoutais pas, soupirais-je. Vous disiez ?

— Que s'était rapide avant qu'ils découvrent les corps... soupire Ran.

— Et bien j'ai eu le temps d'égorger un homme entre-temps et de boire un verre, donc, pas si vite que ça.

— Par contre, comment ça t'as des inspecteurs préférés ici ? reprend Ran.

— Comme partout, il y a quelques flics que j'ai pu corrompre, continuais-je.

— Quoi d'autre ?

Quoi d'autre ? Est-ce qu'il veut savoir que j'ai réussi à en soudoyer un grâce à une liaison ? D'ailleurs, il faudrait que je l'appelle pour m'assurer que notre accord tient toujours. De plus, j'ai l'impression que ça risque de faire des jaloux.

— Et bien l'argent, ça aide vraiment à corrompre les gens, tout comme menacer de tuer les membres de leur famille, soupirais-je.

— C'est vrai que ça marche bien. Sinon comment les as-tu achevé ?

— T'écoutais pas quand j'ai dit que j'en ai égorgé un ? râlais-je.

— Donne les détails, fait Rindo.

— J'ai pris un lacet de ma nuisette et je l'ai étranglé, vous savez le temps que ça prend de le faire, continuais-je amèrement. C'est long et chiant. Puis l'autre, c'est avec ces épingles que je l'ai exécutée, fis-je en les sortant. Je trouve ça assez classe.

— Comment ce si petit truc peut tuer un homme, soupire Ran.

— Tu parles de moi ou de la lame, remarquais-je. Un jour, il faudra que je t'apprenne à draguer.

— Parce que tu crois que je ne sais pas le faire. Tu ne le remarqueras même pas le jour où je le ferais, affirme-t-il.

— Parce que t'es pas en train de le faire là maintenant, insistais-je. Parce que j'en ai l'impression.

— Qu'est-ce t'en sais ?

— Intuition féminine, soufflais-je. Et je suis quasiment sûre que toutes les fois où on s'est croisé, t'essayais de le faire.

Même si j'ai cherché à ne pas les croiser et les fréquenter pendant un certain temps. Certain détail même si je n'étais pas des meilleures humeurs n'ont pas échappé à mon attention. En particulier Ran et sa bonne humeur quand il m'appercevait. Je crois qu'il étouffait sous la testostérone et vu le nombre de bordel qu'il fréquente, cela ne fait que valider mes hypothèses.

— Et les meurtres, continue Haru, on adore tous entendre de telles atrocités sortir de ta bouche, affirme-t-il.

Je lève les yeux au ciel en donnant un coup de pied dans son siège. Mais il ne dit et ce geste n'a pas de conséquence à part de le faire rire. Pour eux toutes les insanités qui peuvent sortir de ma bouche sont charmantes.