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Les semaines ont avancé, les insomnies se sont calmées, tout comme le reste. J'ai peut-être arrêtée la thérapie après deux semaines, quand je me suis rendue compte que je risquais de probablement me faire diagnostiquer quelque chose dont je n'ai pas besoin de savoir. Une chose est sure, je suis trop vieille pour être schizophrène, mais pour une quelconque psychose, ça se discute. Ou que j'allais me retrouver interner aux services psychiatriques. 

De plus, m'enfouir dans les exécutions n'est pas trop mal dans son genre comme thérapie, tout refouler c'est parfait.

Je termine de ranger quelques dossiers en soupirant. J'ai envie de prendre un verre, et de passer une nuit en bonne compagnie, ça fait quelque temps que j'y réfléchis à ce propos et après de longues minutes de monologue qui laissaient transparaître que pour une fois ma libido est en forme. Tant que j'écoute mes limites et mes envies : c'est un progrès.

Je descends pour m'installer dans un des bar dans la rue où se trouve le bordel, demandant rapidement après un verre de vin. Je prendrais un chauffeur pour rentrer.

Je crois que c'est bientôt l'anniversaire de Rindo, j'ai un doute sur sa date, mais comme l'automne est en train de s'installer, il faudrait que je vérifie, pour éviter d'être prise de court.

Les quelques regards que je sens dans mon dos m'angoissent légèrement, c'est normal pour eux, je ne suis qu'un morceau de viande qui se tient de dos. Je crois que les quelques morceaux de tatouages qui apparaissent n'ont pas l'air de les dissuader, ça doit renforcer leur opinion.

J'en ai fait un nouveau il y a quelques semaines pour marquer le coup, mon besoin de changer une dernière fois et de m'en satisfaire. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée avec un squelette de serpent et quelques fleurs sur ma cheville. Même s'il ne faisait pas partie de mon projet original.

C'est peut-être ça mon addiction. J'ai eu un premier tatouage, puis il m'en a fallu un deuxième qui était totalement imprévu, et c'est qu'une question de temps avant d'en avoir des nouveaux.

Je sens une présence se glisser à mes côtés, je sens que finalement je vais faire dégager ceux qui s'aventurent. Peut-être que finalement, il vaut mieux que je la joue en solo pendant encore un peu de temps pour être sûre, pour être confiante.

Il vaut mieux que je reste fidèle aux reproches qu'on me fait, je reste froide et assez impressionnante pour certains. Pour moi ça reste une bonne chose, si ça les éloigne et qu'ils me traitent de garce sans bouger, ça m'arrange.

J'adresse un rapide coup d'œil à cette personne, me plaisant à trouver une blonde décolorée, finalement c'est toujours une meilleure option qui s'ouvre à moi si je la joue finement. Une erreur de ma part et je continue à être marginale.

C'est pas trop mal la bisexualité, au moins je n'ai plus à nier mes différentes préférences.

Elle me rend un léger sourire en coin à mon coup d'œil pendant que je termine mon verre. Est-ce que j'ai encore plus de chance quand elle n'est pas japonaise et qu'elle a tout l'air d'être un étudiante en échange ? Oui. Avec en bonus une attitude solaire et un sourire qui me ravit.

La même chose, demande-t-elle quand je fais signe de me resservir. Excusez-moi de devoir vous faire partager tous les regards qui sont sur vous, commence-t-elle.

Ça ne me gène pas, de toute façon malgré leurs fantasme, je repartirais avec aucun d'eux, lâchais-je en essayant de sourire poliment.

Elle passe en revu rapidement les visages qui l'observe sans aucune discrétion.

Dommage pour eux, ironise-t-elle. Aucun d'eux n'est vraiment mon genre, triste.

— Quel est votre genre alors ? tentais-je avec un léger sourire provocateur et porté par la curiosité.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant