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Je me laisse tomber sur le tabouret du bar d'un hôtel, finalement j'ai abandonné l'idée d'aller me défouler contre un sac de boxe puisque mon père a servi à cet effet et que je n'ai pas envie de demander un service au propriétaire.

Maintenant, j'ai envie de m'adonner à d'autres moyens de détentes.

L'entaille qui réhaussait ma joue est soignée et une fois que la douleur était calmée je l'ai camouflée, la marque rouge ne voulait pas s'estomper. Il y a trop de marques qui commencent à parsemer mon corps.

Le mieux pour le reste de la nuit serait de me trouver un homme d'affaires en voyage et qui loge dans les étages au dessus, comme ça il ne sera pas question de se demander chez qui on ira. Sinon, le mieux reste de boire et peut-être manger un truc en plus que ce que j'ai eu pour me détendre.

Un dry martini, au shaker pas à la cuillère, demandais-je au barman.

Il hoche la tête rapidement, sortant les ustensiles nécessaires. Sinon çe sera peut-être avec le barman que je repartirai, physiquement il me plait bien, maintenant ce n'est pas mon premier plan.

Vous, vous avez abusé sur les James Bond, souffle une voix grave qui tire un tabouret à mes côtés.

Je n'abuse jamais sur rien, fis-je doucement en coinçant une olive entre mes dents.

Faux. J'ai une certaine tendance à abuser et à dramatiser, sur l'alcool, les sarcasmes, toutes les situations. Dorénavant, c'est dans ma nature de le faire, ou c'est carrément devenu un trait de personnalité. Il fallait bien un truc pour me défendre, et c'est ce que les séries, les animes et les films m'ont appris, et même certaines littératures. Je n'allais pas m'en priver.

Vous êtes sûre, vous avez l'air d'être le genre de femme à le faire, murmure-t-il d'une voix rauque. N'est-ce pas Haruatsu ?

Mon corps se raidit en entendant mon prénom murmuré de cette manière. D'un côté, j'étais prête à lui sauter dessus, sans prêter attention à son apparence, rien qu'au ton de sa voix qui me charmait totalement. Mais maintenant que je sais qu'il me connaît, je comprends mieux la réaction instinctive de mon corps. Cependant, je connais beaucoup de monde et une cicatrice au niveau des lèvres se reconnaît facilement.

Je jette un coup d'œil à l'individu, au moins pour mettre un nom sur sa voix. J'essaye de retenir ma surprise en me limitant à un sourcil haussé et un faible sourire satisfait.

On dirait que ta voix a terminé de muer, Kakucho, soufflais-je avec un sourire ravi.

Je m'en pincerais les joues d'avoir voulu conclure avec lui. Je crois que la puberté gâte certaines personnes plus que d'autres. C'est pas comme si la mienne avait été coupée en pleine fin.

Tu es toujours aussi sympathique, remarque-t-il légèrement.

J'ai jamais dit que j'étais gentille, avouais-je après une longue gorgée.

On a pas besoin de gens gentils pour la fonction qu'on te réserve, souffle-t-il, essayant d'être discret.

— Je pousse un long râle. Kakucho, soufflais-je longuement. J'ai passé une mauvaise soirée, j'ai tout sauf envie de parler de l'organisation.

Au fond, même si j'ai ma réponse, je ne compte pas la donner de suite, ça impliquerait trop de choses pour ce soir et autant le faire un jour où je suis de meilleure humeur et sans que j'ai envie de baiser et d'avoir de l'alcool dans le sang.

Parce que, si j'accepte ce soir, ça veut dire rencontrer le boss, faire une réunion pour me présenter, l'organisation avec mes affaires, les marchés que j'ai plus ou moins conclus avec certaines personnes.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant