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Le massacre a commencé. Dans tous les sens du terme, aussi bien dans la mise en place des stratégies que dans son exécution . Les premières missions que j'ai dû faire étaient particulièrement éprouvantes aussi bien physiquement que mentalement de mon côté.

De mon côté, ça ne va toujours pas. Les insomnies se sont introduites dans ma routine. Le peu d'heure de sommeil que j'arrive à gagner ne me suffit pas.

Pourtant je fais tout pour éviter de me retrouver dans les missions qui impliquent les Himitsu ou des bains de sang, mais les négociations ne sont pas pour autant aussi calmes. Rien que les trois précédentes, j'ai dû me retenir pour éviter de demander où sont les salles de bain pour évacuer le peu que j'avais mangé.

Finalement, j'aurais dû mourir en même temps que les autres, cela aurait été mieux pour tout le monde.

J'arrive à rien. C'est trop dur. Trop dur de faire comme si cela ne m'atteint pas.

Ils ne sont pas aveugles, mais ils le font très bien.

Ils doivent sentir que je me sens honteuse d'avoir eu ce moment de faiblesse et que quelqu'un ait pu en profiter. Mais toute ma vie ne se résume qu'à ça: de personnes qui profitent de mes instants de faiblesse.

J'abandonne mes vêtements dans un coin de la pièce, me posant en face du miroir au-dessus de l'évier. Les ecchymoses commencent seulement à disparaître, laissant des tâches jaunes sur ma peau, pareil pour le cocard dissimulé sous du fond de teint.

Je fais chauffer l'eau de la douche, en attendant qu'il y ait assez de vapeur avant d'y aller.

Je sursaute brusquement en entendant qu'on toque à la porte. Putain, ça ne s'arrêtera jamais. J'enfile un peignoir que je noue rapidement en allant voir qui c'est.

La seule personne dont je me tiens à distance pour des raisons valables.

Tu veux quoi Sanzu ? demandais-je sans cacher ma mauvaise humeur.

— T'aime bien les katana, non ? répond-t-il enjoué.

Je hausse les épaules.

En tout cas, pour moi c'est un oui. Si je te laisse un katana, tu m'accompagne en exécution ?

— Si tu me laisses avec un katana, il y a un risque que je me hara-kiri, grognais-je.

Pas grave, je prends le risque, tu viens, ordre du chef.

— J'ai une douche qui est en train de couler et j'aimerais bien me laver, soufflais-je en soutenant son regard.

Tu coupes l'eau et tu viens.

Je laisse échapper un râlement, me déclarant vaincue, je n'ai pas envie de batailler. Ils me veulent pour une exécution, j'y vais, pas la peine de négocier, c'est l'une des seules choses qui me distrait le jour et la nuit quand il y en a.

Sinon, c'est les mêmes choses qui s'immiscent en boucle.

Et habille-toi correctement, lâche-t-il en laissant traîner son œil.

Je continue de râler, allant chercher ce qu'il demande. Les températures se sont refroidies dernièrement, au moins ça me donne le droit de me couvrir davantage. A part du noir, du col roulé jusqu'aux bottes, il n'y a rien d'autre qui permet d'éviter que les tâches ne soient trop visible.

C'est bon, je dois être capable de rester quelques heures en sa compagnie sans lui demander qu'il me fournisse un peu d'opioïdes.

C'est bon ? demande-t-il.

𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant