𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X Oc

- 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟖 -

Je pousse un long soupir en voyant l'épaisseur du dossier que le boss laisse tomber devant moi. La mission s'annonce particulièrement longue et complexe à réaliser toute seule. Mais je devrais m'en sortir, rien ne l'est réellement, les tâches sont simples, il n'y a rien qui ne m'implique dans des truc trop sordide, c'est simplement la superposition des événements qui le rend compliqué. Je hoche la tête avant d'accorder un regard satisfait au boss.

- T'as tout compris, me demande Sanzu en joignant ses mains.

- Parfaitement. Chantage et menace jusqu'à la torture de la victime et sa famille, repetais-je. Jusqu'à ce qu'il se sente obligé de tout nous céder.

- Très bien, tu comptes partir quand pour commencer ? termine le boss.

Je vérifie les notifications sur la page d'accueil de mon téléphone. A part les mails des différentes maisons closes et leurs gérantes, aucune alerte d'imprévu. Et ma voiture qui est arrivée au concessionnaire, il faudra que j'aille la chercher.

- Je pense que je vais y aller dans deux, trois jours, ça dépend des obsèques, soufflais-je.

- Parfait. Ça fait une semaine, ça ne devrait pas tarder, soufflent-ils.

Je hausse les épaules, normalement.

- Haruatsu, nous interrompt Ran en entrant dans la salle de réunion. Tu dois me présenter cette tante qui a eu une aventure et un batard avec son jardinier ex-taulard, déclara-t-il un sourire narquois aux lèvres.

Les boss et son second le dévisage à cause de son irruption, sans avoir prévenu. Il me lance un exemplaire du journal de ce matin. "L'intégrité du clan Shinomi douteuse. Juges, avocats et ministres ont-ils vraiment un sens de la justice ? Ou préfèrent-ils l'argent facile ?"

- Pour une fois que ce n'est pas moi et la prostitution qui faisons les gros titres, rigolais-je en voyant le gros titre et le sous titre. Mais c'est vrai que personnellement j'aime l'argent facile.

J'ai bien fait de faire confiance à Shohei, j'ai l'impression de voir un devoir parfaitement bien réalisé qui mériterait un prix. Chaque partie est annoncée avec un titre en couleur pour contraster avec l'encre noir, trois pages entière du quotidien lui sont attribués.

Le plus intéressant concerne bien sûr mon défunt géniteur, avec l'accusation de mon meurtre qui me faire sourire en la lisant la phrase en italique. Je devrais me sentir mal que le journaliste ait fouillé dans mon dossier médical pour compléter son article, mais je ne lui en veut pas en voyant la description froide et inhumaine de la violence dont j'ai été victime dans le passé. Chacun des échanges compromettant est fournis et détaillés, jusqu'à la demande de la tentative de meurtre à mon égard. Mon état actuel est montré comme restant flou, avec une petite pensée bienveillante en mon nom décrite comme une victime incomprise de ce clan, avec une brève présentation de ma personne et de mes diplômes.

Les pots de vin acceptés dans les différentes affaires auxquelles il a eu affaire sont montrés, surtout les plus célèbres qui ont fait parler les médias. Tout ce qui a été passé sous silence pour les organisations criminelles qui le corrompaient consciemment.

Tout jusqu'aux moindres détails, tout ce qui prouve le contraire de ce qu'il disait contre quoi lutter en présence de média, tout est retourné pour détruire la réputation de cette famille.

Désolé papi, t'étais le seul que j'appréciais et qui les faisait remonter dans mon estime mais pas suffisamment pour m'empêcher de les mener à leur perte.

La suite sur mes oncles et mes tantes est tout aussi élogieuse. L'avocat qui aurait dû être radié du barreau depuis longtemps à cause des plaintes des clients qu'il a fait taire de diverses manières et du harcèlement qu'il faisait subir à ses secrétaires. Sa femme qui a subi un avortement, clandestin ici au Japon comme ce n'est pas légal, mais l'enfant était issue de l'adultère, l'avortement n'est pas la pire partie, mais assez pour faire scandale. C'est elle la fameuse tante que Ran a envie de se faire.