XX MARS 2012
Je pousse un léger soupir en entrant dans le hall du Four Seasons, mon rendez-vous ne devrait pas tarder. J'espère que cette mission ne va pas continuer à s'éterniser, j'aimerais bien rentrer à Tokyo pour la fin du mois pour commencer avril en bonne compagnie. Je resserre entre mes mains ma petite pochette, me balançant d'un pied à l'autre. Je n'aime pas avoir l'impression de poireauter quelque part pour patienter pour un rendez-vous.
Le bar n'a pas l'air des plus accessibles et je n'ai pas envie de prendre un verre, mon envie de boire est coupée depuis quelques jours.
Je détaille le hall, admirant l'esthétique traditionnelle mêlé à un plus moderne. Un élément m'interpelle, tient ça fait longtemps que je ne me suis pas confrontée à cette torture qu'est le solfège. Simplement imposé pour la participation à un club quand j'étais au lycée, donc le club de musique par dépit, et manque de personnels.
Mes doigts se laissent tomber sur les touches blanches et noires, appuyant sur les notes d'une comptine dont je me souviens à peine. J'appuie maladroitement contre, trouvant que cela sonnait pas particulièrement bien. Je m'installe sur le tabouret, ajoutant la main gauche.
Est-ce que je m'en souviens toujours ? Je laisse ma gauche seulement sur le dos de mon sac, connaissant son inutilité et sa mauvaise synchronisation par rapport à l'autre. J'ai dû l'apprendre par cœur à cause de ma fainéantise de lire les notes. Je parcours rapidement la gamme cherchant après le début.
Un faible sourire amusé passe en trouvant ce qui doit être le si, je pose un autre sur un ré majeur ou mineur, enfin celle au-dessus du mi et ré. Je retrouve seulement dans mon esprit la mélodie de l'opening de cette époque. Je recommence, accélérant légèrement la cadence entre mes doigts.
- T'es pas vraiment une bonne pianiste bébé, déclare une voix derrière moi.
Je le sais très bien, la fille de bourge que je suis n'a pas été élevée en prévision d'un avenir dans la musique. De toute manière, à part l'écouter, je n'ai jamais été intéressée pour en faire sérieusement. Mais ce n'est pas nécessaire de me le rappeler de cette manière, un petit commentaire sur ma tenue aurait été plus poli.
- Je sais, soufflais-je en me retournant pour voir mon client.
Une mission de moyenne durée, après deux mois c'est long, pour le moment il est victime de chantage de ma part, un que j'ai mis en place avant qu'on ne se rencontre, et là je suis plus ou moins sa maîtresse. Je le menace régulièrement, et anonymement, de divulguer ses petites affaires illégales et ses adultères.
Je dois simplement jouer la candide, la fille enfantine et naïve qui est émerveillée par ce monde, jusqu'à ce soir. J'ai eu en amont l'accord du boss pour l'éliminer. Mais une fois ma cicatrice dissimulée et un travail atroce pour m'apprendre à faire les yeux doux, je ne pensais pas que ça irait aussi facilement. Mais il semblerait que mes beaux yeux bleus aient suffi.
Or ça reste troublant de voir la facilité avec laquelle il est tombé dans le piège, au point où depuis Tokyo ils ont été obligés de vérifier qu'il ne se doutait pas de mon identité. Mais au bout d'une semaine j'avais remarqué que son excès de confiance l'aveuglait.
Razan, un soi-disant homme d'affaires, mais aussi en bas de la chaîne alimentaire des Himitsu, il s'occupe d'une société écran pour blanchir leur affaires. Il a l'impression d'être important en leur sein, mais tout le monde en est capable. Je le fais tout les jours, le fond de commerce pour dissimuler la prostitution n'est rien de plus crédible qu'une chaine de salon de massage.
Mais on a besoin d'affaiblir les Himitsu, d'installer un peu de tension dans leur rang. Les autres exécuteurs sont aussi chargés de s'occuper de certains de leur fonctionnaire. Le seul but c'est de les décimer. De les rayer de l'ensemble des organisations criminelles. Ou j'ai encore une autre idée mais on joue la sécurité de nos équipes. Mais les voir ramper pour nous supplier était une bonne supposition inspirée par Hirota, sauf qu'on aurait eu la possibilité de les laisser se rallier, contrairement à mon oncle qui a péri sous ma lame.
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𝑪𝒐𝒎𝒆 𝑮𝒆𝒕 𝑯𝒆𝒓 | Bonten X Oc
FanfictionLorsque Haruatsu, se retrouve demandée et menacée de mort par plusieurs organisations criminelles. Elle n'a pas d'autre choix que de remettre en question sa place dans le réseau de la prostitution, car c'est elle, la proxénète la plus puissante du p...
